Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Environnement, et Bruno Le Maire, son confrère à l’Agriculture ont réaffirmé hier leur engagement en faveur du développement de l’agriculture biologique. Dans le même temps, les agriculteurs rechignent à voir leur crédit d’impôt passer de 4.000 à 2.000 euros.
Le Grenelle de l’Environnement a fixé l’objectif d’atteindre 6 % de surfaces en agriculture biologique à horizon 2012. Le gouvernement a donc mis en place dès 2008 le plan « Agriculture biologique : horizon 2012 ».
Pour atteindre cet objectif, les exploitants agricoles bénéficient d’aides à la conversion et au maintien de l’agriculture biologique dans le cadre de la Politique agricole commune. Le gouvernement avait précédemment doublé la part nationale des crédits d’accompagnement pour les nouveaux engagés, passant de 4,1 millions d’euros en 2009 à 10 millions en 2010 sur un soutien global à la conversion de près de 21 millions d’euros. Au total en 2011, ce sont donc 84 millions d’euros qui accompagneront la production biologique contre 71 millions d’euros en 2010 (+ 18 %). Grâce à ces engagements, la dynamique de conversion constatée en 2009, soit 10 nouvelles exploitations par jour, s’amplifie en 2010 avec 15 conversions quotidiennes.
« Une ineptie »
À compter de 2011 et dans le cadre du bilan de santé de la PAC, l’ensemble de ces aides européennes pour la bio basculent sur le premier pilier de la PAC, sécurisant ainsi leur financement : 50 millions d’euros sont distribués en 2011 pour le maintien de l’agriculture bio et 34 millions pour l’aide à la conversion.
Par ailleurs, les exploitations continueront à bénéficier du crédit d’impôt jusqu’en 2012 inclus à hauteur de 2000 euros par exploitation (contre 4.000 précédemment), cumulable avec les aides européennes jusqu’à 4000 euros au total. Cette nouvelle possibilité de cumuler le crédit d’impôt et les aides européennes compense la réduction du crédit d’impôt voté dans la loi de finances à la mi-décembre 2010 et permet une meilleure utilisation des fonds européens.
Une telle décision est néanmoins loin de faire l’unanimité parmi les professionnels du bio. Ainsi, le WWF évoque « une ineptie« , et François Veillerette , le porte-parole de Générations Futures, « une véritable trahison, un reniement insupportable« . Quant à la Fédération nationale d’agriculture biologique, elle a exprimé son « mécontentement » et sa « déception« . Selon elle, le montant de cette aide ne s’élèvera désormais plus qu’à 17 millions d’euros, et la FNAB qualifie cette baisse de « scandaleuse » face aux 196 millions d’euros octroyés à la filière agro-carburants.
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