Erigé depuis plusieurs années comme l’alpha et l’omega de toute prise de position publique, le principe de précaution est désormais de plus en plus remis en cause. Considéré comme un frein à la recherche, à l’innovation, essentiellement guidé par la peur, ce principe qui favorise la protection au détriment du développement doit-il être abandonné ?
Quel est le point commun entre Claude Allègre, le polémiste Jean de Kervasdoué, le philosophe François Ewald et désormais Benoît Apparu ? Ils remettent tous en cause le sacro-saint principe de précaution. Au c?ur des questions environnementales qui se sont invitées dans le débat public depuis plusieurs années, ce principe ne fait plus l’unanimité.
Dans son nouvel ouvrage « La peur est au-dessus de nos moyens » paru il y a quelques semaines, Jean de Kervasdoué attaque frontalement le fondement idéologique de la vague écologiste qui s’est répandue dans la vie associative, les médias, la vie politique et la réglementation. Désormais la peur gouverne le monde affirme le professeur d’économie et de gestion de la santé. Peur des pesticides, des ondes, du cancer, des épidémies? les OGM sont devenus en France « le mal absolu » tout simplement par « ignorance » affirme l’agronome.
Appel à la raison
Jean de Kervasdoué appelle les politiques à la raison pour ne pas hypothéquer notre industrie, notre recherche, notre avenir. « Notre espérance de vie est passée de 28 ans il y a deux siècles, à 82 ans aujourd’hui » souligne le polémiste qui critique une idéologie issue de la gauche fondée désormais uniquement sur la protection et qui a abandonné le développement.
De manière plus philosophique, Jean de Kervasdoué qualifie même ce principe de précaution de « prétentieux ». L’auteur qui préconise d’en finir avec ce principe considère qu’il prétend à une perfection inhumaine et inefficace au lieu d’investir dans une recherche d’amélioration de l’existant. Pour l’économiste breton, c’est un « péché d’orgueil » de s’imaginer qu’on peut se protéger de tout, jusqu’à développer une « folie collective » dans la classe politique française de gauche comme de droite, uniquement concentrée sur la protection.
Mais Jean de Kervasdoué est loin d’être le seul à remettre en cause ce présupposé. Les Echos rapporte ainsi que Benoît Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, et nouveau président du Club 89, fondé par Alain Juppé, a choisi de débattre mercredi, de la pertinence de ce principe, aux côtés de Claude Allègre, célèbre climato-sceptique français et du philosophe François Ewald.
« L’alibi de tous les immobilismes »
Le principe de précaution, c’est « l’alibi de tous les immobilismes, le parapluie des politiques pour ne pas faire des choix difficiles ou dangereux » a affirmé mercredi soir Benoît Apparu. Une position plutôt nouvelle au gouvernement, même si Nicolas Sarkozy a depuis plusieurs mois, donné quelques signes d’inversement de la tendance dans ce domaine. Pas sûr en l’état qu’elle convaincra Nathalie Kosciusko-Morizet, désormais aux commandes du Grenelle de l’environnement, un paquebot vert construit précisément sur ce principe de précaution, encore sacré il y a peu.
Principe décisionnel issu notamment de la Convention de Rio de 1992 sur la biodiversité, le principe de précaution consiste à privilégier la protection a priori, en cas de risque de dommages graves ou irréversibles sur l’environnement et la santé, même sans certitude scientifique absolue. En France, la loi Barnier de 1995 a formalisé ce principe en affirmant que « l’absence de certitudes (?) ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable. »
Le principe de précaution a-t-il vécu ? Erigé depuis plusieurs années comme l’alpha et l’omega de toute prise de position publique, le principe de précaution est désormais de plus en plus remis en cause, considéré comme un frein à la recherche, au développement, à l’innovation, essentiellement guidé par la peur.
Quel est le point commun entre Claude Allègre, le polémiste Jean de Kervasdoué, le philosophe François Ewald et désormais Benoît Apparu ? Ils remettent tous en cause le sacro-saint principe de précaution. Au c?ur des questions environnementales qui se sont invitées dans le débat public depuis plusieurs années, ce principe ne fait plus l’unanimité.
Dans son nouvel ouvrage « La peur est au-dessus de nos moyens » paru il y a quelques semaines, Jean de Kervasdoué attaque frontalement le fondement idéologique de la vague écologiste qui s’est répandue dans la vie associative, les médias, la vie politique et la réglementation. Désormais la peur gouverne le monde affirme le professeur d’économie et de gestion de la santé. Peur des pesticides, des ondes, du cancer, des épidémies? les OGM sont devenus en France « le mal absolu » tout simplement par « ignorance » affirme l’agronome.
Appel à la raison
Jean de Kervasdoué appelle les politiques à la raison pour ne pas hypothéquer notre industrie, notre recherche, notre avenir. « Notre espérance de vie est passée de 28 ans il y a deux siècles, à 82 ans aujourd’hui » souligne le polémiste qui critique une idéologie de gauche fondée désormais uniquement sur la protection et plus sur le développement.
De manière plus philosophique, Jean de Kervasdoué qualifie même ce principe de précaution de « prétentieux ». L’auteur qui préconise d’en finir avec ce principe considère qu’il prétend à une perfection inhumaine et inefficace au lieu d’investir dans une recherche d’amélioration de l’existant. Pour l’économiste breton, c’est « un péché d’orgueil » de s’imaginer qu’on peut se protéger de tout, jusqu’à développer une « folie collective » dans la classe politique française de gauche comme de droite, uniquement concentrée sur la protection.
Mais Jean de Kervasdoué est loin d’être le seul à remettre en cause ce présupposé. Les Echos rapporte ainsi que Benoît Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, et nouveau président du Club 89, fondé par Alain Juppé, a choisi de débattre mercredi, de la pertinence de ce principe, aux côtés de Claude Allègre, célèbre climato-sceptique français et du philosophe François Ewald.
« L’alibi de tous les immobilismes »
Le principe de précaution, c’est « l’alibi de tous les immobilismes, le parapluie des politiques pour ne pas faire des choix difficiles ou dangereux » a affirmé mercredi soir Benoît Apparu. Une position plutôt nouvelle au gouvernement, même si Nicolas Sarkozy a depuis plusieurs mois, donné quelques signes d’inversement de la tendance dans ce domaine. Pas sûr en l’état qu’elle convaincra Nathalie Kosciusko-Morizet, désormais aux commandes du Grenelle de l’environnement, un paquebot vert construit précisément sur ce principe de précaution, encore sacré il y a peu.
Commentaires récents