Selon l’information révélée ce matin par le Figaro, le fondateur et toujours président du laboratoire Servier, qui commercialisait jusqu’en 2009 le Mediator, va être cité à comparaître le 11 février prochain devant le tribunal de grande instance de Nanterre. Parallèlement, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a dénoncé la « responsabilité première et directe »  du patron octogénaire.

Après avoir remis en cause le nombre de décès liés à la consommation de Mediator lors de ses voeux au personnel de son laboratoire, Jacques Servier, 88 ans va tout de même devoir s’expliquer devant la justice. Cette convocation fait suite au dépôt de 116 plaintes par l’Association des victimes de l’Isoméride et du Mediator pour homicides et blessures involontaires provoqués par le médicament depuis 1976. Par ailleurs, plusieurs témoignages tendent à prouver que le laboratoire, et son président en premier lieu, aurait eu connaissance bien avant 2009, des méfaits du Mediator sur les valves du coeur.

Le fondateur du laboratoire est donc convoqué le 11 février prochain à 13h30 devant la 15e chambre correctionnelle du TGI de Nanterre. Il lui est donc principalement reproché d’avoir « délibérément trompé les patients consommateurs de Mediator sur la nature, l’espèce et les qualités substantielles, la composition » du médicament.

« Une responsabilité première et directe » selon Xavier Bertrand

Selon le Figaro, « sont également cités les laboratoires Servier et Biopharma, qui a commercialisé le Mediator, mais aussi des personnes physiques comme le directeur général délégué et pharmacien responsable de la firme (…) Le choix de cette procédure devrait permettre un jugement beaucoup plus rapide qu’au pénal« .

De son côté, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, commentant le rapport de l’Igas, a dénoncé samedi la « responsabilité première et directe » de Jacques Servier, et s’est engagé  à travailler sur la refonte du système de contrôle des médicaments actuellement en vigueur en France.