La revue Prescrire, qui dénonçait la semaine dernière l’inutilité de trois nouveaux médicaments, demande aujourd’hui qu’un avertissement clair à l’adresse des patients soit inscrit sur les boites des médicaments faisant l’objet d’une surveillance particulière sur le plan des effets indésirables. Il préconise également un « grand ménage » du système français de pharmacovigilance.
Après l’affaire du Mediator, et le flou qui entoure désormais plusieurs autres médicaments, la revue Prescrire, revue indépendante destinée aux médecins et professionnels de santé, demande donc aujourd’hui qu’un signalement très apparent, comme un logo par exemple, figure sur les boîtes de médicaments faisant l’objet d’une surveillance particulière vis à vis de leurs effets secondaires.
« Un grand ménage »
D’une façon plus générale, pour Bruno Toussaint, le directeur de la revue, l’affaire du Mediator est un « désastre sanitaire » marquant « un moment historique pour avancer« . Il soutient donc la volonté de Xavier Bertrand de modifier le système de pharmacovigilance français mais estime que ce coup de pied dans la fourmilière devrait être donné au niveau européen. Selon lui, « on retrouve dans l’agence européenne les mêmes problématiques qu’on a vues à l’Afssaps« , avant d’évoquer des « conflits d’intérêts« . Il appuie également la proposition du ministre de la Santé qui souhaite que pour obtenir une autorisation de mise sur le marché, un nouveau médicament soit au minimum équivalent au produit de référence déjà commercialisé. pour obtenir cette autorisation, le médicament doit aujourd’hui simplement faire mieux qu’un placebo.
Enfin, pour le médecin, encore trop de médicaments inutiles ou dangereux occupent le marché qui nécessite « un grand ménage« . « Il arrive 15 à 20 médicaments sur le marché chaque année, et il en sort seulement 3 à 4 pour des raisons de pharmacovigilance, alors forcément, ça s’empile » explique-t-il.
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