La justice a enfin tranché dans l’affaire qui oppose depuis quelques temps deux scientifiques, le Pr Gilles-Eric Séralini, professeur à l’Université de Caen et président du CRIIGEN, spécialiste des OGM, et le Pr Marc Fellous, le président de l’Association française des biotechnologies végétales. Le second a été condamné pour diffamation, après avoir émis un doute sur l’indépendance des travaux du premier.
L’affaire qui oppose deux chercheurs, experts en biotechnologies, remonte à la diffusion sur France 5 de l’émission « Le Magazine de la Santé » présenté par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse et dont Gilles-Eric Séralini était l’invité. Au cours de cette émission, le Pr Séralini avait présenté les résultats de travaux qu’il a mené sur trois variétés de maïs génétiquement modifiés et démontrant leurs effets néfastes sur des rats. Dénonçant le caractère ouvertement anti-OGM de l’émission, Marc Fellous avait alors adressé un courrier au Conseil supérieur de l’Audiovisuel.
« Un marchand de peur«
Ce sont justement les propos contenus dans ce courrier que Gilles-Eric Séralini a considéré comme diffamatoires. Marc Fellous y dépeignait son confrère comme un « chercheur avant tout militant anti-OGM, qui se prétend indépendant alors que ses études sont financées par Greenpeace« , mais aussi comme un « marchand de peur ».
Le tribunal correctionnel de Paris a donc considéré hier que ces propos étaient bien diffamatoires à l’égard de Gilles-Eric Séralini. L’accusation « d’avoir failli à son obligation de probité intellectuelle en raison de sa dépendant à l’égard de Greenpeace, dont il recevait une aide financière pour ses travaux » étaient bien diffamatoire.
Marc Fellous a été condamné pour cela à 1.000 euros d’amende assortis d’un sursis, ainsi qu’à 1 euro de dommages et intérêts à verser au Pr Séralini et 4.000 euros de remboursement des frais de justice. Pour les autres propos tenus par Marc Fellous, le tribunal a estimé que cela relevait du « débat scientifique« .
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