Le réseau d’électricité a retrouvé du jus

Après une année 2009 difficile, le bilan électrique français 2010 est globalement positif. La filière réseau et transport d’EDF qui a augmenté des investissements de 15% l’année passée, annonce une production et une consommation en hausse et une baisse sensible des coupures.

Les investissements de RTE ont progressé de 15% en 2010, ils augmenteront à nouveau de 8% en 2011. Indispensable, le programme d’investissement de Réseau de transport d’électricité a atteint l’an dernier plus de 1,18 milliard d’euros, consacrés notamment à la sécurisation du réseau. En 2011, RTE devrait le porter à plus de 1,27 milliard d’euros.

La filiale d’EDF continue de concentrer ses efforts dans le renforcement de l’intégration du réseau dans le système électrique européen par le développement des capacités d’interconnexion et la sécurisation de l’alimentation électrique des zones fragilisées par leur faible niveau de production locale notamment l’Est de la région PACA et la Bretagne, régions dans lesquelles RTE entend intensifier ses efforts.

RTE travaille également à assurer l’accueil des nouveaux moyens de production (en réponse à l’essor des énergies renouvelables et au développement de nouvelles unités, EPR et cycles combinés gaz), avec la réalisation dans les meilleurs délais de leur raccordement et des renforcements nécessaires du réseau amont. Enfin, RTE renouvelle progressivement les infrastructures du réseau à mesure que leur vieillissement l’impose.

Consommation record

En 2010, la consommation intérieure française d’électricité a augmenté de 5,5% par rapport à 2009, et atteint 513,3 TWh, dépassant pour la première fois en France les 500 TWh. Cet accroissement de la consommation provient pour les 2/3 de l’effet des températures d’une année 2010 plus froide que l’année 2009. Selon Météo France, il faut remonter à 1987 pour trouver une année plus froide. Un tiers de la hausse de la consommation en 2010 correspond à une croissance structurelle, liée à la reprise économique et aux développements des usages électriques.

La consommation des ménages continue d’augmenter et la consommation industrielle amorce une reprise. La consommation de la clientèle raccordée en basse tension (clientèle domestique, professionnels, services publics, éclairages publics, divers tertiaire) a augmenté fortement : de plus de 7% par rapport à 2009, contre 2% en 2009 par rapport à 2008. Hors effet des températures de l’année 2010, plus froide en moyenne que l’année 2009, la croissance de la consommation de ce segment de clientèle est modérée avec +1,5% environ en 2010, contre + 2% l’année précédente.

La consommation de la grande industrie augmente de 3,7% par rapport à 2009. Même si elle n’a pas retrouvé le niveau de 2008 ou de 2007, les données de 2010 semblent confirmer une tendance à une reprise amorcée dès le dernier trimestre 2009. La consommation d’électricité des PME-PMI augmente en 2010 de plus de 3%, après une baisse en 2009 de plus de 2%. Hors effet des conditions météorologiques, le taux d’évolution est ramené à +1% environ, contre -2,5% l’année précédente.

Après KLAUS, XYNTHIA

Fragilisé par des catastrophes naturelles comme la tempête Xynthia qui a touché la France le 28 février 2010, le réseau a globalement bien tenu grâce à une sécurisation mécanique efficace et à la forte mobilisation de ses équipes, souligne RTE. Pour rappel, la tempête KLAUS, de janvier 2009, d’une ampleur exceptionnelle, avait touché une grande partie du réseau haute et très haute tension de RTE dans le Sud Ouest, le Languedoc-Roussillon et le Sud de l’Auvergne, entraînant d’importantes interruptions de l’alimentation électrique.

Les consommations de pointe hivernales sont en forte croissance en 2010. Les maxima historiques de consommation nationale en puissance ont été franchis successivement les 11 février à 93 080 MW, le 14 décembre à 94 600 MW et enfin le 15 décembre à 96 710 MW, avec des températures en dessous des normales saisonnières de 8,5°C en février, et de 6,3°C en décembre. Malgré ces épisodes de froid, RTE affirme que ces conditions climatiques difficiles n’ont pas entraîné de tension sur le système électrique français et l’équilibre entre l’offre et la demande a été assuré de façon « satisfaisante »

Côté production, RTE révèle un chiffre en hausse de 6 % en 2010. La production des centrales nucléaires augmente de 4,6% (+17,9 TWh). La production des centrales hydrauliques augmente de 9,9% (+6,1 TWh), en lien avec l’évolution de l’hydraulicité et de l’utilisation des réservoirs hydrauliques par rapport à 2009. La production éolienne atteint 9,6 TWh, en augmentation de 22% par rapport à l’année précédente (+1,7 TWh).

La production photovoltaïque a quadruplé par rapport à 2009 (+0,5 TWh) et la production issue des autres sources d’énergie renouvelables augmente de 11% (+0,5 TWh). Enfin, la production des centrales thermiques à combustible fossile qui assurent le rôle de « bouclage » de l’équilibre offre / demande augmente de 8,3% (+4,5 TWh).

Production solaire quadruplée

En matière d’énergies renouvelables, l’éolien poursuit son développement tandis que le photovoltaïque est en très forte croissance souligne RTE. Avec 5 600 MW installés en France métropolitaine à fin 2010, la filière éolienne poursuit son essor. En 5 ans, la production d’origine éolienne a été multipliée par 10. Le 12 novembre 2010 à 18h30, le record de production éolienne a été atteint, avec une puissance instantanée de 4 200 MW, correspondant à un facteur de charge de 77%. Cette valeur dépasse ainsi le précédent maximum absolu de 3 620 MW franchi en février 2010. Sur l’année 2010, le facteur de charge horaire reste très variable, évoluant entre 0% et 79%, pour une valeur moyenne sur l’année de 22%, stable par rapport à 2009.

Le nombre d’installations photovoltaïques raccordées est en très forte augmentation cette année, avec un parc atteignant maintenant une puissance installée de 760 MW, soit plus du quadruple par rapport à fin 2009. L’énergie produite en 2010 est estimée à 0,6 TWh, soit près du quadruple de la production enregistrée en 2009.

Enfin, en 2010, le solde des échanges est exportateur et en augmentation de 19% par rapport à 2009, une augmentation significative du solde des échanges pour RTE. Dans le domaine des échanges contractuels transfrontaliers, le solde des échanges atteint 29,5 TWh en 2010, soit une hausse importante de 19,0% par rapport à 2009. Ce solde est la différence entre les exportations (66,6 TWh) et les importations (37,1 TWh) précise RTE.

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