C’est aujourd’hui que la cour d’appel de Rennes doit se prononcer sur la censure partielle, décidée en juin dernier par le tribunal de Brest, du livre d’Irène Frachon, à l’origine du scandale du Mediator. Depuis l’affaire a pris une toute autre ampleur.
A l’origine, l’ouvrage du Dr Irène Frachon traitant des effets secondaires mortels du Mediator, était titré, « Mediator 150 mg, Combien de morts ?« . Or, le 7 juin dernier, par un référé du tribunal de Brest, les laboratoires Servier avaient obtenu le retrait de la mention « Combien de morts ? » sur la couverture.
Alors qu’aujourd’hui s’ouvre le procès en appel à Rennes, le contexte est totalement différent. Depuis les effets secondaires du Mediator sur les valves du coeur sont connus de tous, et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a reconnu que le Mediator était à l’origine de 500 à 2.000 morts.
Nouveau contexte
Pour Me François Honnorat, l’avocat du Dr Frachon, dans ce nouveau contexte, il serait « totalement incompréhensible que la cour d’appel confirme le jugement du tribunal de Brest (…) Si la question du nombre de morts n’avait pas été posée dans le titre du livre, l’Afssaps n’aurait sans doute pas été très loin dans ses investigations« , ajoute-t-il. Pour l’avocat, « la censure de ce titre avait une importance pour Servier pour clore le débat« .
Cette censure a eu un coût pour l’éditeur brestois de l’ouvrage, Charles Kermarec, qui avait dû faire réimprimer 5.500 exemplaires après la première victoire de Servier.
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