En confirmant l’appel d’offres de 3 000 mégawatts dans l’éolienne en mer, Nicolas Sarkozy a évoqué un marché représentant un investissement de 10 milliards d’euros et 10 000 emplois. Repoussé plusieurs fois, ce projet devrait installer 600 éoliennes en Atlantique, en Bretagne, et en Manche.
A l’occasion d’un déplacement à Saint-Nazaire, le Chef de l’Etat a confirmé le lancement officiel du méga appel d’offres dans la filière éolienne. Nicolas Sarkozy a précisé les contours de ce marché depuis le Dixmude, le porte-hélicoptères de la Marine nationale actuellement en construction aux chantiers navals.
Annoncé en août dernier, le premier appel d’offres avait été repoussé à plusieurs reprises faisant craindre à certains l’enterrement du projet. Si l’annonce a tardé, pour laisser le temps aux industriels français de s’organiser, dixit l’Elysée, elle est désormais officielle.
La France va lancer un appel d’offres majeur dans l’éolien offshore, d’une puissance de 3 000 MW (le chiffre de 6 000 MW avait été un temps évoqué), représentant la valeur de près de 2 réacteurs nucléaires de type EPR. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, cet appel d’offres est « une victoire sur les climato-sceptiques et les grenello-sceptiques ».
600 éoliennes
Pas moins de 5 parcs d’éoliennes devraient être construits. Le projet prévoit d’en implanter un sur la côté atlantique, précisément à Saint-Nazaire, un en Bretagne à Saint-Brieuc et trois en Manche, à Courseulles-sur-mer, Fécamp et Le Tréport. Au total, ce sont 600 éoliennes géantes qui seront installées d’ici 2015 sur les 5 sites choisis.
Lors de son annonce, le chef de l’Etat a précisé qu’une enveloppe de 100 millions d’euros sera débloquée pour « accompagner le développement de cette filière ». Disposant d’un potentiel considérable avec ses 3 500 km de littoral, l’hexagone a pourtant beaucoup de retard en matière d’énergie éolienne offshore. La France ne dispose à ce jour d’aucun parc éolien en mer, à la différence du Danemark ou de la Grande-Bretagne.
Désormais officiel, cet appel d’offres est loin d’enthousiasmer les riverains des sites concernés. Si les éoliennes en pleine mer entraînent en principe moins d’impact visuel que celles installées sur terre, elles sont loin de faire l’unanimité chez les élus locaux, les pêcheurs et les associations.
Accueil mitigé
Ainsi, dans la baie de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor, les bretons semblent plutôt perplexes suite à cette annonce. « Nous ne sommes pas résolument contre mais pas enthousiastes non plus », résume Pierre Pelan, membre d’un collectif d’associations sur le secteur d’Erquy dans le Télégramme.
« Le site ne nous conviendra que s’il n’y a pas de dégâts pour les pêcheurs », annonce Dominique Blanc, maire de Saint-Quay-Portrieux, une commune située dans la baie concernée. Plus négatif, le maire breton d’Erquy craint elle, dans le quotidien régional, un « impact économique néfaste »pour une commune vivant essentiellement de la pêche et du tourisme.
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