Dans le cadre de la réorganisation du marché de l’électricité, EDF va devoir céder, à partir du 1er juillet prochain, une partie de sa production d’énergie d’origine nucléaire à ses concurrents. La question du prix de vente, un sujet épineux entre EDF et ses concurrents, GDF Suez en tête, a réussi à faire sortir Henri Proglio de ses gonds.
Alors qu’il va bientôt devoir revendre une partie de sa production d’énergie nucléaire, Henri Proglio, le patron d’EDF, auditionné mercredi à l’Assemblée nationale, s’est donc fortement emporté contre les propositions de prix de revente émises par ses concurrents. Le dossier est au coeur de tractations intenses entre le gouvernement, EDF et ses concurrents.
Le gouvernement doit fixer d’ici mars prochain ce fameux prix de revente. Dans cette optique, les consultations se succèdent devant la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Lors de son audition la semaine dernière, Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez avait indiqué qu’un prix de 35 euros le mégawattheure serait « équitable« , étant donné que c’est le « prix qu’EDF facture aux particuliers« .
Halte aux bêtises !
Interrogé à son tour hier, Henri Proglio s’est rapidement emporté. « Le nucléaire français n’est pas aujourd’hui en soldes. Je ne suis pas là pour brader le patrimoine national, je ne suis pas là pour accepter le pillage du patrimoine national« . « Si quelqu’un est capable de vendre 35 euros le mégawattheure de sa production nucléaire, j’achète ! Halte aux bêtises ! Halte aux contre-vérités ! Non aux stupidités« , a ajouté le grand patron très énervé.
Pour Henri Proglio, « le coût complet du nucléaire existant est de 45 à 46 euros le MWh y compris les investissements initiaux (…) Nous avons accepté de faire un effort à 42 euros à titre transitoire avant de rejoindre ensuite le prix d’équilibre « . Cet effort exprimé par le PDG d’EDF représenterait alors un coût de 10 milliards d’euros sur quatre ans pour sa société.
« Je ne vois pas pourquoi la France serait la plus abrutie des nations du monde où on ferait cadeau du patrimoine national à des concurrents » a poursuivi Henri Proglio, avant de conclure que « 45 euros le MWh aboutit à une valorisation du parc nucléaire français de 50 milliards d’euros, un niveau très inférieur à celle de nos comparables en Bourse, y compris ceux qui tiennent ces propos« .
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