Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Écologie, a reçu hier le rapport de Frédéric Valletoux, le maire de Fontainebleau, sur l’opportunité et la faisabilité d’un parc national sur le massif forestier de Fontainebleau.
Le 74ème engagement du Grenelle de l’Environnement a acté la création de 3 nouveaux parcs nationaux dont un parc national » feuillus de plaine ». Le choix du gouvernement, après une large concertation, s’est porté sur un massif situé entre Champagne et Bourgogne. Ce choix n’excluait pas que d’autres démarches puissent ultérieurement être envisagées.
Le massif de Fontainebleau est l’un des plus étendus de France avec plus de 20 000 ha sur le domaine privé de l’État (forêt domaniale) et 25 000 ha en comptant aussi les parcelles privées. Ce site possède un patrimoine naturel exceptionnel et constitue un monument de référence de niveau mondial. Il fait partie de l’histoire de la conservation de la nature puisque la création en 1861 en son sein d’une réserve artistique de 1 097 hectares a constitué la première mesure volontaire de protection de la nature dans le monde qui servira de référence pour la création du premier parc national au monde (celui de Yellowstone aux Etats-Unis en 1872).
Un carrefour biogéographique
Le massif de Fontainebleau, de par son contexte géologique et climatique, constitue un carrefour biogéographique où l’on observe côte à côte des espèces d’affinités atlantiques, méditerranéennes et continentales, voire boréales et montagnardes. On recense jusqu’à présent sur ce massif, 215 espèces d’oiseaux dont 102 nicheuses, 54 espèces de mammifères, 12 espèces d’amphibiens, 11 espèces de reptiles? mais également des gorges, un désert et des forêts particulières avec ses célèbres roches aux formes variées.
Ce site cumule les protections (classement en « forêt de protection » en 2002, réserves biologiques intégrales et dirigées?) et les reconnaissances (label « Man and Biosphere » de l’Unesco depuis 1998) mais présente également de nombreux enjeux environnementaux avec une fragmentation du massif par les axes routiers et ferroviaires, une forte fréquentation par de nombreux utilisateurs (promeneurs, grimpeurs, chasseurs?), et une exploitation forestière importante.
Accompagner les élus
A la suite de la remise du rapport rédigé en 2010 par le comité de pilotage du projet « Fontainebleau parc national » animé par François Letourneux, président du Comité français de l’UICN , la ministre se réjouit de la volonté des élus locaux d’approfondir la réflexion au sein d’un groupement d’intérêt public (GIP) de réflexion pour trouver des réponses aux difficultés rencontrées, sans préjuger du statut final de la structure de gouvernance (parc national, « grand site » de France, patrimoine mondial de l’Unesco,?). Elle a demandé aux services déconcentrés du ministère d’accompagner les travaux des élus afin de traiter l’ensemble de ces questions, notamment la gouvernance du massif, la fréquentation et sa régulation, la chasse, l’exploitation forestière, la fragmentation forte du massif et la restauration des continuités écologiques.
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