Indispensables, les acides gras essentiels n’ont jamais porté aussi bien leur nom. Insuffisamment consommés, les Oméga 3 et Oméga 6 favorisent notamment la prévention des maladies cardiovsaculaires, leur carence pourrait également expliquer certains comportements dépressifs.
Si on sait désormais que l’insuffisance en acides gras Oméga 3 est impliquée dans de nombreuses pathologies, on découvre progressivement l’importance considérable de ces acides gras essentiels sans notre santé et le bon développement des enfants. En faisant suivre à des souris un régime pauvre en acides gras Oméga 3, des chercheurs de l’Inserm et de l’INRA associés à des chercheurs espagnols ont révélé qu’une carence en acides gras essentiels pouvait provoquer des comportements dépressifs.
L’INRA annonce que ces chercheurs ont découvert que des niveaux réduits d’Oméga 3 diminuaient les fonctions des neurones impliqués dans le contrôle des comportements émotionnels. L’institut rappelle que dans les pays industrialisés, les régimes alimentaires se sont appauvris en acides gras essentiels depuis le début du XXème siècle. Ainsi, le rapport entre les quantités d’acides gras polyinsaturés Oméga 6 et d’acides gras polyinsaturés Oméga 3 dans les rations alimentaires n’a cessé d’augmenter au cours du XXème siècle.
Pas assez d’acides gras dans nos assiettes
L’institut rappelle que dans les pays industrialisés, les régimes alimentaires se sont appauvris en acides gras essentiels depuis le début du XXème siècle. Ainsi, le rapport entre les quantités d’acides gras polyinsaturés Oméga 6 et d’acides gras polyinsaturés Oméga 3 dans les rations alimentaires n’a cessé d’augmenter au cours du XXème siècle.
Contenus dans certains poissons gras, les noix, le colza ou l’huile de lin, ces acides gras sont des lipides « essentiels » car l’organisme ne peut les créer lui-même. Ils doivent donc être apportés par le régime alimentaire. Or, les lipides sont des éléments indispensables au fonctionnement du système nerveux et leur équilibre doit être préservé dans le cerveau.
Olivier Manzoni, Directeur de Recherche Inserm (Unité Inserm 862 « Neurocentre Magendie » Bordeaux et Unité 901 «Institut de Neurobiologie de la Méditerranée Marseille) et Sophie Layé, Directeur de Recherche INRA (Unité INRA 1286 « Nutrition et Neurobiologie Intégrée », Bordeaux) et leurs collaborateurs ont émis l’hypothèse qu’une malnutrition chronique dès le développement intra-utérin, influence l’activité des neurones impliqués dans les comportements émotionnels (dépression, anxiété, ?) à l’âge adulte.
Troubles de l’humeur
« Nos résultats viennent corroborer aujourd’hui les études cliniques et épidémiologiques ayant mis en évidence des associations entre un déséquilibre Oméga3/Oméga6 et les troubles de l’humeur », soulignent Olivier Manzoni et Sophie Layé. « Pour déterminer si les déficits en Oméga 3 sont responsables de ces désordres neuropsychiatriques, des études complémentaires sont bien sûr nécessaires » précisent les chercheurs.
Pour les auteurs estiment, les résultats obtenus apportent « les premiers éléments biologiques permettant d’expliquer les corrélations observées entre régimes pauvres en Oméga 3, très répandus dans le monde industrialisé, et les troubles de l’humeur comme la dépression ».
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