Le Comité opérationnel chargé d’examiner la faisabilité technique d’un abaissement de l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les antennes relais de téléphonie mobile s’est tenu ce jour sous la présidence de François Brottes, député de l’Isère. Au cours de cette réunion les premiers résultats des travaux de modélisation et de mesures de l’exposition réalisés sur les communes pilotes ont été présentés à Nathalie Kosciusko-Morizet.
Fruit du travail initié depuis le printemps 2009 par le ministère de la Santé et le ministère du Développement durable, lequel a mis à disposition du comité une enveloppe d’un million d’euros, cette démarche a pour but d’évaluer l’impact d’un abaissement sur la couverture du territoire, la qualité du service mobile et sur le nombre d’antennes. La première phase de cette expérimentation a été conduite sur 6 communes pilotes -Grenoble (Isère), Paris 14ème, Thiers (Puy-de-Dôme), Kruth (Haut-Rhin), Grand Champ (Morbihan) et Courbevoie (Hauts-de-Seine)- représentatives des principales configurations d’exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes de téléphonie mobile en France : territoires ruraux et urbains, plaine et montagne, bâtiment ancien et moderne.
Des niveaux plutôt faibles
Si les niveaux d’exposition mesurés peuvent varier selon l’environnement, le niveau médian reste faible, inférieur à 0,3 V/m. Cependant, quelques points, dit atypiques, montrent des niveaux plus importants pouvant atteindre jusqu’à 12 V/m. Ils sont, toutefois, nettement inférieurs aux 41 à 61 Volts par mètre fixés par la réglementation française. Ces valeurs limites d’exposition aux antennes relais, recommandées par les instances internationales et européennes, permettent de protéger la population de l’échauffement des tissus du corps humain, qui est aujourd’hui le seul effet biologique identifié pour l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes.
Pour la ministre de l’Ecologie, « même si les seuils réglementaires d’exposition ne nécessitent pas de révision en l’état actuel des connaissances, le Grenelle des ondes a néanmoins considéré que, dès lors que l’exposition globale du public aux antennes relais de téléphonie mobile peut être réduite, sans dégradation de la couverture ou de la qualité de service, et à des coûts économiquement acceptables, cette réduction doit être envisagée ».
Faire progresser les connaissances
Les résultats de cette première phase d’expérimentations vont permettre de mieux évaluer l’exposition réelle des Français aux antennes relais mais également de lancer la seconde phase dès le mois d’avril 2011 : la simulation et, le cas échéant, l’expérimentation terrain d’un abaissement de puissance de l’exposition.
L’ensemble des 16 collectivités volontaires, sélectionnées en janvier 2010, sera bientôt concerné par le démarrage de l’étude sur leur territoire, les expérimentations devant être achevées à la fin de l’année 2011. « Ces travaux sont très importants. Ils permettront de faire progresser les connaissances et je serai très attentive aux conséquences que nous pourrons tirer collectivement de cette expérimentation d’ici quelques mois« , ajoute Nathalie Kosciusko-Morizet.
Un financement obligatoire pour les opérateurs
Elle a également annoncé, qu’en application de la loi de finances 2011 qui crée un nouveau dispositif de financement obligatoire par les opérateurs de téléphonie mobile, l’ANSES lancera dès le premier semestre de cette année un appel à projets de recherche sur les radiofréquences pour un montant de 2 millions d’euros. De même, le cadre réglementaire permettant à tout riverain d’antennes relais de faire mesurer gratuitement le champ électromagnétique dans son logement sera opérationnel dès 2012.
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