Un homme avec un pistolet sur la tempe en forme de maïs OGM, un enfant qui joue seul au milieu d’une plage d’algues vertes, de la viande rouge avec la mention « gros menteur »? France Nature Environnement n’a pas fait dans la dentelle avec sa dernière campagne de communication lancée hier contre l’agriculture intensive. A tel point d’ailleurs, que les affiches ne sont pas diffusées dans le métro.
A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, France Nature Environnement avait décidé de frapper fort. La fédération écologiste voulait lancer hier une campagne d’affichage « choc » pour sensibiliser l’opinion publique contre l’agriculture intensive et ses conséquences sur l’environnement. Jugés trop polémiques, à quelques jours de la célébration du monde agricole dans la capitale, les visuels incriminés n’ont finalement pas été diffusés par la régie publicitaire de la RATP.
La campagne d’affichage ciblait 3 « fléaux majeurs » selon les écologistes, à savoir les importations d’OGM, les nitrates issus des élevages industriels et les pesticides. Aujourd’hui, France Nature environnement dénonce une censure, qui empêche une sensibilisation du grand public en ce qui concerne des pratiques néfastes pour notre environnement.
« Profondément choqué », c’est en ces termes que Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture a réagi ce matin sur France Inter, à cette campagne qualifiée de « scandaleuse ». Pour l’ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin, « on ne joue pas avec le thème du suicide » surtout lorsqu’on prétend évoquer le monde agricole, particulièrement touché par ces drames.
Référés gagnés contre les industriels de la viande
L’INTERBEV et l’INAPORC avaient engagé deux procédures en référé auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris à propos des 2 visuels « algues vertes » et du visuel « gros menteur » dénonçant l’absence d’étiquetage de la viande issue d’animaux nourris aux OGM. Dans ces deux affaires, FNE souligne qu’elle avait obtenu gain de cause. La demande d’interdiction de diffusion des visuels mis en cause avait donc été rejetée car la mesure constituait une restriction disproportionnée à la liberté d’expression.
Evoquant le Salon de l’agriculture, Bruno Genty, Président de France Nature Environnement explique que « la dimension festive de l’évènement ne doit pas interdire tout débat à propos d’un modèle de production dont les impacts environnementaux ne sont plus à démontrer ». « FNE ne se bat pas contre les agriculteurs mais bien contre un modèle dont ces mêmes agriculteurs sont souvent les premières victimes. » souligne le responsable de l’association.
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