A l’occasion du Salon de l’agriculture qui se tient cette semaine à Paris, Bruno Le Maire Valérie Pécresse ont annoncé hier que le grand emprunt consacrera près de 34 millions d’euros au développement des biotechnologies végétales et à la biomasse, sans compter les cofinancements attendus de la part des collectivités locales et des partenaires privés.
« Faciliter l’émergence d’une véritable bioéconomie ». C’est l’objet visé par l’enveloppe de 33,7 millions d’euros qui aidera les 5 lauréats de l’appel à projets « Biotechnologies et bioressources » officiellement lancé hier par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et de l’Agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire.
A l’occasion d’une visite au salon de l’agriculture, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche, Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire, et René Ricol, commissaire général à l’investissement, ont dévoilé les 5 projets lauréats du premier appel à projets « Biotechnologies et bioressources ». Inscrit dans l’action « Santé et Biotechnologies » dotée de 1,55 Mds?, cet appel à projets est destiné à « faire émerger une bio-économie basée sur la connaissance du vivant et sur de nouvelles valorisations des ressources biologiques renouvelables » souligne le communiqué ministériel.
15 projets déposés, 5 retenus
Les projets lauréats doivent permettre, d’une part l’amélioration des espèces végétales utiles à l’agriculture, et d’autre part la substitution de ressources non renouvelables (chimie classique), par la biomasse (organismes vivants) issue de l’agriculture, de la mer ou des micro-organismes levures et bactérie. Des retombées sont attendues dans les domaines de l’agro-industrie (amélioration de la productivité, sécurité alimentaire?) et de l’environnement (qualité des sols et des eaux, utilisation de matières premières renouvelables?).
Au total, 15 projets ont été déposés pour cet appel lancé en juillet 2010 souligne les deux ministères concernés. Sur la base des évaluations et recommandations d’un jury international, présidé par Jane Rogers, directrice du centre de séquençage du Royaume-Uni (The Genome Analysis Center), 5 projets ont été retenus et bénéficieront au total de 33,7 M?.
Ces projets permettront notamment de « développer une agriculture durable, capable de s’adapter au changement climatique ». Par exemple, les projets AMAIZING et BREEDWHEAT, portés par l’Institut national de recherche agronomique permettront de sélectionner de nouvelles variétés de maïs et de blé moins exigeantes en eau et en engrais, pour « une agriculture plus robuste et plus respectueuse de l’environnement » affirme le communiqué ministériel.
Le tabou des OGM
De son côté, le projet IDEALG porté par l’Université Européenne de Bretagne développera des outils destinés à valoriser les ressources marines (algues?) de façon durable tout en veillant à respecter la biodiversité, permettant ainsi à la France de conforter son rang en Europe et dans le monde, dans ce domaine. Les deux autres projets concerneront la substitution de matières premières fossiles par des matières premières renouvelables afin de garantir la durabilité des procédés industriels. Respectivement portés par l’Institut national de recherche agronomique et le Cemagref, SYNTHIACS et BIORARE ont vocation à développer des solutions innovantes pour produire des carburants et des produits chimiques à partir des déchets organiques ou de la biomasse.
La France entend donc jouer un rôle dans les biotechnologies, mais la question des OGM semble pourtant encore en suspend. De manière surprenante, si les OGM sont au c?ur des enjeux en matière de biotechnologie, les ministres concernés ont bien pris soin hier de ne pas prononcer le mot tabou. Vous avez dit politiquement correct ?
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