La crise aurait fortement affecté le développement des emplois verts en 2010, à en croire une étude de l’Observatoire de l’investissement, dont se fait l’écho France Nature Environnement. L’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’éco-construction auraient été particulièrement touchées.
« Un fort ralentissement des créations d’emplois dits verts, même si le secteur, aux contours encore flous, reste très dynamique », c’est en ces termes que l’étude de l’Observatoire de l’investissement est résumée par le collectif écologique FNE. Pour France Nature Environnement, cette faiblesse notamment dans le solaire, l’éolien et l’éco-construction, est la conséquence de « l’absence d’une politique ambitieuse et lisible de soutien ».
Selon FNE, les pouvoirs publics sont en partie responsables de cette situation. « Les décisions des derniers mois (freins à l’éolien dans la loi Grenelle 2, baisse des crédits d’impôt pour l’éco-construction, moratoire puis limitation du soutien au solaire) ne présagent rien de bon pour les créations d’emplois en 2011 » anticipent les écologistes.
Malgré ces mauvais chiffres qui évaluent à 40% ce ralentissement, « l’économie verte reste la plus dynamique » souligne FNE. Dans un contexte de crise économique, les secteurs « verts » étudiés sont ceux qui créent le plus d’emplois nets (13 232 créations en deux ans) en France rappelle France Nature Environnement.
Le secteur du développement durable enregistre finalement peu de destructions d’emplois (1 609 précisément en 2 ans), comparés par exemple à des industries comme l’aéronautique ou l’automobile. Les emplois verts représentent donc la filière « la plus dynamique pour lutter contre le chômage et sortir de la crise économique » affirme FNE.
Ils sont où les 500.000 emplois de Borloo ?
Le collectif note par ailleurs que « le développement des emplois verts est mal évalué » tout en remarquant que certains secteurs comme celui des agrocarburants n’ont « rien d’écologique ». FNE souligne ainsi que de nombreux autres secteurs échappent au décompte comme l’agriculture biologique, la prévention des déchets, le conseil en énergie, ou encore le transport en commun?
Rebondissant que cette étude, France Nature Environnement critique l’attitude actuelle du gouvernement en matière de développement durable. « La dernière loi de finances a grignoté les soutiens fiscaux aux investissements écologiques, qu’il s’agisse de l’isolation des bâtiments ou de l’agriculture biologique » alors que dans le même temps les pouvoirs publics ont poursuivi « la prolongation des exonérations d’impôts pour les agrocarburants » ou « les abattements de taxes sur l’incinération ou le stockage des déchets » s’indigne FNE.
Pour rappel, Jean-Louis Borloo alors ministre de l’Ecologie annonçait fin 2008 « un nouveau concept de keynésianisme vert » qui devrait créer « plus de 500.000 emplois entre 2009 et 2020 ».
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