C’est aujourd’hui que s’ouvre à Lyon le procès en appel de l’entreprise de travaux publics Eurovia, reconnue coupable en 2010 de « faute inexcusable » par le tribunal des affaires sociales de Bourg-en-Bresse après le décès d’un des salariés de l’entreprise des suites d’un cancer de la peau, aussi appelé, cancer du bitume.
En 2010, TASS de Bourg-en-Bresse avait reconnu la « faute inexcusable » de l’entreprise Eurovia, filiale de Vinci dans la mort de José-Francisco Serrano Andrade, en ouvrier spécialisé dans l’épandage du bitume et décédé à 56 ans des suites d’un cancer de la peau. Alors que la sécurité sociale faisait valoir l’exposition prolongée aux UV comme cause de la maldie, le tribunal avait alors « pu trouver une conjonction de projections, voire d’inhalations, du bitume avec les UV favorisait soit le risque né des UV, soit le risque né du bitume« .
Un lien entre bitume et cancer
Eurovia avait alors décidé de faire appel de cette décision jugeant que le jugement du TASS allait « à l’encontre des études les plus récentes, qui ont conclu à l’absence de lien entre le bitume et toutes forme de cancer« . « Depuis 20 ans, toutes les études internationales convergent, » explique la porte-parole de l’entreprise à l’AFP. Quant à Me Jean-Jacques Rinck, l’avocat de la famille Andrade, il estime que « si la cour d’appel de Lyon confirme le jugement, ce sera une bombe atomique, parce que le bitume est épandu sur la planète entière, sauf en Amérique et en Allemagne« .
Pour rappel, le bitume est une substance composée d’un mélange d’hydrocarbures, et provient presque exclusivement de la distillation des pétroles bruts. Plusieurs pays européens reconnaissent le cancer de la peau lié à l’utilisation de bitume comme une maladie professionnelle. Selon les chiffres de la CGT, 80.000 ouvriers seraient en contact de façon plus ou moins prolongée avec le bitume, alors que les ouvriers du BTP détiennent le record des accidents du travail mortels.
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