Grande défenseur des agriculteurs lorsqu’ils sont attaqués notamment par les écologistes, Bruno Le Maire veut également lutter contre la pollution chimique présente dans nos assiettes. Interviewé hier dans le JDD, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation entend diminuer l’usage des pesticides dans l’agriculture et baisser les antibiotiques dans les élevages, sans affaiblir l’agriculture française.
Ménager la chèvre et le chou. C’est un peu la position d’équilibriste de Bruno Le Maire en matière de politique agricole. Si le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation défend les exploitants agricoles, il entend ne pas oublier les consommateurs à l’autre bout de la chaîne. Il vient notamment de commander une étude sur les résidus chimiques présents dans les aliments destinés aux enfants.
Conscient de l’inquiétude des Français vis-à-vis de la pollution chimique présente dans leurs assiettes, le ministre recommande d’abord d’éviter de jouer avec les peurs des Français, soulignant qu’ « en Europe, nous sommes passés de 1.000 molécules autorisées dans les pesticides à 250 ». En France, « le plan Ecophytho lancé en 2008 à l’occasion du Grenelle de l’environnement fera diminuer de moitié l’usage des pesticides d’ici à 2018. Et aujourd’hui, un millier de fermes expérimentales testent de nouvelles pratiques de cultures » souligne Bruno Le Maire.
20% de bio dans les cantines
S’agissant de la question de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture, « Il faut surtout réduire les quantités utilisées » affirme le ministre dans le Journal du Dimanche. Volontariste, Bruno Le Maire confirme sa volonté de développer l’agriculture et l’alimentation bio, maintenant l’objectif d’offrir 20% de produits bio dans les cantines dans dix ans.
« Nous devons diminuer, dans les élevages, les doses d’antibiotiques utilisées qui accroissent le risque de diffuser des microbes plus résistants dans l’environnement ». Bruno Le Maire souhaite que la France réduire de 25% le recours aux antibiotiques d’ici à 5 ans, annonçant un plan qui démarrera en mai en concertation avec les éleveurs.
Interrogé sur la signification de la fameuse déclaration de Nicolas Sarkozy « L’environnement, ça commence à bien faire ! », Bruno Le Maire considère que « cette phrase a été mal interprétée ». Le ministre confirme que la France défend « une agriculture durable qui respecte les paysans ».
L’équilibre entre sécurité et pérennité
« Il faut trouver l’équilibre entre la sécurité des consommateurs et la pérennité de l’agriculture » affirme Bruno Le Maire. « Si la France supprime l’usage des pesticides sur son sol et que d’autres pays continuent les mêmes pratiques, alors une partie des récoltes sera perdue. On devra acheter des aliments aux États moins scrupuleux » prévient le ministre équilibriste.
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