La réforme du marché de l’électricité va-t-elle aboutir à alourdir la facture EDF des foyers français ? Oui selon les Echos qui croit savoir que l’électricien historique négocierait actuellement avec l’Etat une hausse de 30% des tarifs sur les 5 prochaines années, une information aussitôt démentie par le ministre de l’Energie.
« EDF ne m’a pas transmis de demande d’augmentation des tarifs correspondant aux fourchettes citées » a affirmé ce matin Eric Besson, réagissant à l’information du quotidien économique. « Les décisions tarifaires à venir seront prises avec le souci de protéger le pouvoir d’achat des Français qui doivent continuer à bénéficier d’une électricité 40% moins chère que dans la moyenne des autres pays européens, grâce au parc nucléaire » a précisé le ministre de l’Industrie et de l’Energie.
Un pas en avant, deux pas en arrière. Difficile en pleine période électorale d’annoncer aux Français une décision aussi impopulaire, surtout qu’ils subissent déjà la flambée des prix des carburants à la pompe, Eric Besson avait pourtant assuré il y a quelques semaines qu’une hausse des tarifs de l’électricité était « inéluctable », pour rénover le parc nucléaire français et financer le développement des énergies renouvelables.
De son côté, EDF a également démenti « avoir fait une demande formelle au gouvernement d’augmentation des tarifs sur cinq ans ». En lisant entre les lignes, on comprend que cette négociation est très certainement en cours en coulisses, mais qu’elle reste officieuse car éminemment sensible, surtout en pleine crise du pouvoir d’achat.
Jusqu’à 37% de hausse
Malgré ce démenti rapide et surtout politique du gouvernement comme d’EDF, la hausse des tarifs de l’électricité demeure un vrai serpent de mer. Elle avait coûté sa place à Pierre Gadonneix, le prédécesseur d’Henri Proglio à la présidence d’EDF, qui avait réclamé une forte augmentation des tarifs de 20% sur 3 ans. Alors les Français vont-ils se faire tondre comme des moutons sur l’hôtel de l’ouverture du marché et de la dette abyssale d’EDF ?
Pour Henri Proglio qui négocie pied à pied le tarif de revente de son électricité issue du nucléaire, les choses sont claires, il faut relever fortement les prix de l’électricité payés par les foyers français. Selon l’information des Echos, se basant notamment sur les conséquences directes de la loi NOME, le patron d’EDF proposerait au gouvernement, actionnaire majoritaire de l’électricien national, une hausse de 5,1 à 6,5% par an jusqu’en 2015, inflation comprise.
Sur 5 ans, selon la formule choisie, la hausse des tarifs pourrait s’élever jusqu’à 37% d’ici 2015, souligne Les Echos. De quoi rogner fortement l’avantage tarifaire actuel des français vis-à-vis de leurs principaux voisins européens, estimé à environ 30%.
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