En pleine catastrophe nucléaire japonaise, et 25 ans après l’explosion de la centrale russe, un film russe sur Tchernobyl est sorti hier à Moscou. Dans ce film, « Innocent saturday », le réalisateur Alexandre Mindadze revient sur la position des autorités russes lors de la catastrophe, sur leur retard à reconnaitre l’ampleur de l’accident et à évacuer la population exposée.
Deux semaines après le séisme et le tsunami qui ont touché le Japon et exposé le pays à une catastrophe nucléaire, un film russe est sorti hier sur les écrans moscovites et revient sur la mauvaise communication des autorités autour de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Hasard du calendrier…
Dans ce film, le héros, Valery, est un instituteur membre du Parti communiste ukrainien qui apprend par hasard qu’une explosion s’est produite dans la centrale de Tchernobyl. Il décide alors de fuir sa ville de Pripiat, voisine de la centrale mais rate son train. Il part alors à la recherche de sa compagne, dans la zone, conscient du risque encouru. Dans son errance, il rencontre alors de nombreuses personnes, se moquant des mises en garde émises quant au danger dans la zone, même lorsqu’ils aperçoivent les flammes de la centrale. A l’époque, « les rumeurs se multipliaient mais nous ne les prenions pas au sérieux. C’était juste une excuse pour ‘se soigner’ avec du vin rouge » explique le réalisateur, Alexandre Mindadze. « Ce que j’ai voulu montrer n’était pas seulement pertinent hier. Ça l’est malheureusement encore aujourd’hui » confie-t-il aujourd’hui aux médias russes.
« Le réacteur est fiable à 100%, je vous l’assure »
Le réalisateur souhaite mettre l’accent sur l’absence de réaction immédiate des autorités russes, qui refusaient d’admettre l’ampleur du désastre. En effet, après l’explosion du réacteur n°4 de la centrale, les autorités avaient attendu plusieurs jours avant d’évacuer les habitants de la zone contaminée. Le film montre alors un officiel annonçant que « la résistance du réacteur est fiable à 100%, je vous l’assure« .
Si certains ont tout de même tenter de prendre un train de marchandises pour quitter la zone, la majorité des habitants des communes voisines de la centrale est restée sur place, et vaquait à ses occupations. « Certains savaient ce qui se passait, d’autres non. Mais personne ne s’est enfui, sauf des responsables du parti communiste« , explique Alexandre Mindadze au quotidien russe Kommersant.
Alors qu’il devait également être projeté au Bélarus, pays le plus touché par les retombées radioactives de la catastrophe, le film a été retiré de la programmation, officiellement pour des problèmes de droits de distribution.
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