Xavier Bertrand a remis en cause hier, la proposition d’indemnisation des victimes du Mediator émise par les laboratoires Servier. Mais Servier n’entend pas assumer seul une responsabilité qu’il estime partagée par l’Etat.
Dans une interview accordée ce week-en au Journal du dimanche, Xavier Bertrand remettait en cause la dernière proposition d’indemnisation des victimes du Mediator par les laboratoires Servier. Le ministre de la Santé juge cette proposition « inacceptable en l’état » au motif qu’elle ne prévoit « toujours pas de réparation intégrale du préjudice« . Or, le ministre estime que c’est à cette seule condition que la demande de renoncement à toutes poursuite devant les tribunaux, comme le souhaite Servier, pourrait être acceptable. Xavier Bertrand appelle donc les laboratoires à « envisager d’autres scénarios« .
Une responsabilité partagée
Cet appel restera sans suite, les laboratoires Servier jugeant de leur côté qu’il « n’y a pas de raison que Servier soit le seul à assumer tous les préjudices financiers » dans cette affaire. Le fabricant du Mediator estime en effet que « la responsabilité est partagée entre l’Etat et le groupe pharmaceutique« , et ne souhaite pas être le seul à endosser le rôle de coupable. « Si responsabilité il y a, elle est partagée. Ce serait d’une hypocrisie inadmissible que de stigmatiser les laboratoires Servier comme seuls responsables » confiait ce matin sur Europe 1 Hervé Tomine, l’avocat de Servier.
Me Charles Joseph-Oudin, l’avocat des victimes du Médiator semble être du même avis que son confrère. Il annonçait en effet ce week-end dans le Figaro que les victimes dénonçaient « les carences conjointes de l’Afssaps, de la Haute Autorité de a Santé et du ministère de la Santé qui n’ont pas retiré, dès les premières alertes, un produit dangereux« . Certaines envisageraient alors de poursuivre l’Afssaps.
Un marchandage indécent
Quant à Irène Frachon, pneumologue, une des premières à avoir dénoncé les effets du Mediator sur les valves du coeur, elle juge « indécent d’assister à ce marchandage, qui s’apparente à une discussion de marchand de tapis, de la part d’un laboratoire qui porte de toute façon une responsabilité écrasante, même si elle n’est peut-être pas de 100% ».
Ces discussions interviennent alors qu’aujourd’hui même, le ministre, assisté de Claire Favre, mandatée par le gouvernement pour trouver une solution à l’indemnisation des victimes, reçoit ses dernières au ministère.
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