Sans le savoir, on mange régulièrement de la viande issue du clonage. Malgré la volonté des députés d’informer les consommateurs sur l’origine de cette alimentation, le Conseil européen a refusé d’imposer un étiquetage des produits dérivés du clonage.
Faut-il s’en alarmer ? On consomme en Europe du lait et de la viande issus du clonage en toute légalité mais aussi en toute ignorance. Désireux d’imposer l’étiquetage des produits dérivés du clonage, les députés européens n’ont pas réussi à se faire entendre par le Conseil européen qui a refusé d’amender le règlement actuel de 1997 sur les nouveaux aliments.
Pour Bruxelles, il n’y a aucun danger à manger cloné. Si la législation européenne impose, avant toute mise sur le marché d’une viande ou d’un lait issus d’un animal cloné, de demander l’autorisation à l’Agence européenne de sécurité alimentaire, la vente de viande ou de lait de la progéniture d’animaux clonés ne nécessite en revanche aucune autorisation, ni aucun étiquetage spécifique.
Cette question était au c?ur de discussions menées la nuit dernière, afin d’adapter le règlement actuel sur les nouveaux aliments. Faute d’accord entre le Parlement et le Conseil européen, le règlement actuel de 1977 sur les nouveaux aliments, plutôt libéral et favorable à ce nouveau marché, reste en vigueur.
Bruxelles préfère l’économie à la transparence
« Il est très frustrant de constater que le Conseil n’a voulu pas écouter l’opinion publique et soutenir les mesures d’urgence nécessaires à la protection du bien-être des consommateurs et des animaux » regrette l’italien Gianni Pittella, Président de la délégation du Parlement européen. Le Parlement avait appelé « à une écrasante majorité » à l’interdiction des aliments issus d’animaux clonés et de leurs descendants rappelle l’eurodéputé.
« Nous avons fait un effort énorme pour faire des compromis, mais nous n’étions pas prêts à trahir le droit des consommateurs » faisant référence à la mesure d’étiquetage que souhaitaient mettre en place les députés. « Etant donné que l’opinion publique européenne est majoritairement contre le clonage des aliments, l’engagement d’étiqueter tous les produits alimentaires issus de la progéniture clonée représente un strict minimum » affirme le Président de la délégation du Parlement européen.
Interdire ou encadrer très fortement cette alimentation clonée pourrait déclencher une guerre commerciale avec les Etats-Unis soulignent les partisans d’un statu quo en la matière, à Bruxelles. Gros exportateurs d’alimentation issue du clonage, les USA menaceraient l’Union européenne de mesures de rétorsions commerciales en cas de restrictions dans ce domaine.
70% des Européens hostiles à l’alimentation clonée
Si l’opinion publique européenne serait majoritairement hostile à la consommation de la viande et du lait issus du clonage, 70% y seraient opposés selon un sondage du Parlement, les décideurs politiques européens ont estimé qu’il était urgent de ne rien faire, le tout dans une relative indifférence.
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