Nathalie Kosciusko-Morizet présentera aujourd’hui aux Assises de la qualité de l’air de Paris, son projet de nomenclature organisant la circulation dans la capitale en fonction du niveau de pollution des véhicules. Par la suite, seules certaines catégories de véhicules seront autorisées dans les « zones d’actions prioritaires pour l’air » expérimentées dans huit agglomérations françaises.
Nées du Grenelle de l’environnement, les « Zapa », « zones d’actions prioritaires pour l’air », vont être expérimentées à partir de 2012 et durant trois ans, dans huit agglomérations volontaires. Ces zones réglementées « doivent être des moyens de redynamiser les centres-villes, » explique Nathalie Kosciusko-Morizet qui présente aujourd’hui son projet de classification des véhicules les plus polluants. La plupart des villes volontaires pour cette expérimentation sont actuellement visées par un contentieux européen pour non-respect des normes de qualité de l’air.
Dans les grandes agglomérations, le trafic automobile participe pour moitié à la pollution de l’air aux fines particules. Ces dernières, de part leur taille, pénètrent alors très facilement dans les voies respiratoires des urbains et seraient à l’origine de 42.000 morts prématurées en France chaque année. C’est pourquoi, il est urgent d’agir.
Quatre catégories
La nomenclature présentée aujourd’hui par la ministre de l’Environnement établira alors quatre catégories de véhicules en fonction de leur niveau de pollution, du plus polluant, catégorie A, au moins polluant, catégorie D. Dans les Zapa, seules certaines catégories de véhicules seront alors autorisées, les agglomérations restant libres de définir quelles catégories. « A l’instar du bonus malus pour le CO2, les Zapa doivent inciter les constructeurs à concevoir des véhicules de moins en moins émetteurs de particules, c’est avant tout un enjeu de santé publique » explique la ministre.
L’expérience a déjà été menée avec succès dans d’autres pays européens, et notamment à Londres ou à Stockholm. Joëlle Colosio, chef du service de la qualité de l’air à l’Ademe, confie à l’AFP que la mise en place de ces zones n’a pas permis « une disparition de la pollution, mais les données montrent une vraie diminution ».
S’il paraît légitime de vouloir limiter la pollution de l’air notamment dans les villes, la méthode se révèle nettement plus discutable socialement. Car en toute logique, elle sanctionnera au premier chef les automobilistes les moins aisés, n’ayant pas la possibilité de changer leur véhicule. Sera-t-il prochainement interdit aux automobilistes pauvres de rouler en ville ? C »est à craindre.
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