La gendarmerie a mis en place hier, une vaste opération coup de poing dans le port de Strasbourg. L’objectif : mettre à jour un éventuel trafic de déchets toxiques. Entrepreneurs et particuliers n’hésitent en effet pas à exporter leurs déchets polluants et toxiques par voie fluviale vers des pays d’Afrique ou du Tiers monde, une bonne façon d’économiser des taxes…
Depuis hier, les militaires de la Compagnie de gendarmerie des voies navigables (CGVN), de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), mais aussi des hommes de la Cellule nationale nucléaire radiologique, biologique et chimique (NRBC), ont investi le « terminal des containers » du port de Strasbourg. Cette vaste opération coup de poing, première du genre en France, a donc été mise en place afin de lutter contre le trafic illégal de déchets toxiques.
Le lieutenant-colonel Dominique Barras, commandant de la CGVN, justifie cette opération dans l’Express. « A cause de l’augmentation de la masse de déchets industriels et du coût des opérations de recyclage, des entrepreneurs indélicats sont tentés de se débarrasser de produits illicites, voire dangereux, en les exportant à moindre frais, comme s’il s’agissait de marchandises banales« . Et le transport fluvial, de par son coût réduit, connait une forte croissance de ces types de cargaisons.
Pneus usagés et pièces automobiles
L’opération a permis de détecter cinq containers douteux. Si deux d’entre-eux se sont finalement révélés être en règle, des surprises ont été découvertes dans les trois autres. Le premier à destination de l’Inde était censé contenir des déchets de tissus, et renfermait au final des rouleaux de silicone. S’il ne s’agit dans ce cas que d’un défaut d’information, le second à destination du Cameroun était plein de pneumatiques usagés. Quant au dernier, à destination de Casablanca au Maroc, au lieu des « pièces automobiles » déclarées, il renfermait une épave complète de camionnette, entièrement dépecée et baignant dans l’huile de moteur et autres fluides chimiques.
Les deux containers frauduleux ont été immobilisés et leur propriétaire convoqué par les gendarmes. Ils encourent jusqu’à deux ans de prison etc 75.000 euros d’amende. Avec la création de ces cellules spécialisées, 424 cas frauduleux avaient été mis à jour en France en 2010. Et, la pression se maintient sur les entrepreneurs frauduleux qui en détournant la loi, sont susceptibles d’empocher des gains colossaux, estimés à « plusieurs milliards d’euros » par les gendarmes. Des gains tels qu’ils attirent les organisations criminelles, comme c’est le cas en Italie avec la mafia qui a la main mise sur le trafic illégal de déchets.
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