Déjà visible à l’?il nu dans les champs ou les jardins, la sécheresse menace la France. Victime d’un déficit de pluie cet hiver et d’un début de printemps particulièrement chaud et sec, l’hexagone connaît d’ores et déjà une situation de crise au point de déclencher déjà des premiers arrêtés de restriction d’irrigation par les agriculteurs dans les Deux-Sèvres, en Charente-Maritime et en Essonne.
La dernière note d’information du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) est sans équivoque, 58% des réservoirs d’eau affichent un niveau inférieur à la normale en France métropolitaine. Résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique, les nappes d’eau souterraine sont déficitaires sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères.
Depuis le début de l’année, seulement 30 % des nappes ont vu leur niveau progresser, une proportion « relativement réduite » souligne les géologues français. Le niveau des nappes à fin mars est en hausse pour 30% des nappes, en baisse relative pour 46% et stable pour les 24% restant.
Déficit dépasse les 75% en Bretagne
La situation des niveaux de nappe est ainsi globalement assez perturbée, en raison de déficit pluviométrique sur certaines régions comme par exemple l’Aquitaine, la Bretagne, et le Centre indique le bulletin géologique. Le mois de mars 2011 affiche des cumuls de précipitations déficitaires de l’Aquitaine aux côtes de la Manche ainsi qu’en Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Franche-Comté et sur les Alpes du Nord. Pire, le déficit dépasse 75 % en Bretagne, Sologne et Touraine, ainsi que le long de la frontière belge.
Maniant l’euphémisme, le BRGM considère que cette situation n’est « pas très favorable » en ce début d’année, qui devrait représenter, sur le cycle hydrologique naturel, la période de recharge généralisée liée aux précipitations hivernales. Concrètement, cette situation contrastée mais globalement déficitaire se traduit déjà par la publication des premiers arrêtés de restriction.
Ainsi les préfectures de l’Essonne et la Seine-et-Marne ont d’ores et déjà interdit l’irrigation à ses agriculteurs. De son côté, la Charente-Maritime a interdit hier les prélèvements agricoles d’eau dans la journée. Cette situation de crise a contraint les autorités à avancer la première réunion annuelle du Comité national de suivi de la sécheresse à la première quinzaine de mai.
Eté chaud et sec
Certaines projections météorologiques anticipent un printemps et un été particulièrement chaud et sec en France, ce qui aurait pour conséquence directe de provoquer une sécheresse particulièrement forte, au vue de la situation déjà très déficitaire du pays, aussi tôt dans la saison.
Commentaires récents