L’Afssaps a lancé hier une mise en garde sur l’utilisation de la pioglitazone, un médicament consommé par les diabétiques chroniques de type 2. L’agence de sécurité des produits de santé évoque « la possibilité d’un risque accru de cancer de la vessie chez des patients diabétiques traités ».
Après avoir réexaminé le rapport bénéfice / risque de la pioglitazone, l’Afssaps vient de lancer hier une mise en garde claire sur ce médicament, dans l’attente de résultats plus complets qui seront disponibles fin mai. Selon l’agence française, les données de pharmacovigilance rapportées en séance ont souligné la possibilité d’un risque accru de cancer de la vessie chez des patients diabétiques traités par pioglitazone (Actos®, Competact®).
A la lumière des données actuelles, l’Afssaps met en garde contre ce risque les prescripteurs et les pharmaciens, dans l’attente de résultats plus significatifs qui seront disponibles fin mai. Dans l’attente de cette prochaine réévaluation, l’Afssaps recommande de prendre en compte, avant toute prescription de pioglitazone chez un patient diabétique, les facteurs de risque additionnels potentiels de cancer de la vessie tels que l’exposition au tabac, l’âge, le sexe masculin, les infections urinaires chroniques, ainsi que certaines expositions professionnelles à des produits chimiques. L’Afssaps précise cependant qu’ « il n’y a pas lieu de cesser la délivrance d’Actos® et de Competact® » qui ne font pas, à ce stade, l’objet d’une mesure de suspension d’autorisation de mise sur le marché.
Les seuls médicaments pour cette classe d’antidiabétiques
La pioglitazone est indiquée dans le contrôle de la glycémie chez les patients diabétiques. Elle a été autorisée dans le cadre d’une procédure européenne centralisée : Actos® (pioglitazone) en 2000, et Competact® (association de pioglitazone et de metformine) en 2006. Ce sont actuellement les seuls médicaments présents sur le marché national pour cette classe d’antidiabétiques.
Le diabète est un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie, qui peut avoir des causes diverses comme la sécrétion d’insuline ou une réponse anormale à l’insuline. Le diabète est une maladie chronique et invalidante qui se développe fortement dans les pays occidentaux depuis plusieurs dizaines d’années. Au-delà de l’incidence génétique, les facteurs environnementaux sont fortement soupçonnés dans la survenance de cette maladie.
On distingue généralement 3 types de diabète. Forme la plus fréquente, le diabète de type 1 dit « diabète sucré », est la conséquence d’une maladie auto-immune, c’est-à-dire la destruction de cellules du pancréas qui synthétisent l’insuline par le système immunitaire. Généralement insulinodépendant, le diabète de type 1 est la cause la plus fréquente de diabète chez l’enfant, même s’il peut survenir à tout âge.
Explosion du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est un « diabète âgé » qui touche essentiellement les personnes en surpoids ou obèses, qui ont déjà des antécédents familiaux de ce type. Représentant la grande majorité des diabètes, cette forme se développe avec la sédentarisation, l’alimentation hypercalorique, hyperlipidique, le surpoids, etc. Enfin, la 3e forme concerne le diabète gestationnel qui touche chez certaines femmes au cours de la grossesse.
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