L’Allemagne, pays de la bière, se fait remarquer aujourd’hui pour une eau… En effet, un petit brasseur bavaroise commercialise la première eau minérale « bio ». Selon lui, son eau est d’une telle pureté qu’elle mérite cette appellation, ce qui n’est pas l’avis de tous outre-Rhin.
La « Bio-Kristall » suscite la polémique en Allemagne. Cette eau, vendue dans une élégante bouteille de verre, est commercialisée par le brasseur bavarois Lammsbraü qui la considère si pure qu’elle peut être qualifiée de « bio« . Elle respecte selon lui tous les critères environnementaux nécessaires à l’obtention de cette apppellation, qui pourrait lui ouvrir les portes d’un marché en pleine expansion.
Car, contrairement aux idées reçues, les Allemands ne sont pas que des consommateurs de bière. Ce sont également de grands consommateurs d’eau minérale, parmi les plus gros d’Europe, après les Italiens. Chaque Allemand consomme aujourd’hui en moyenne 131 l d’eau minérale par an contre 40 il y a 30 ans.
Argument marketing ou réalité?
Mais, ce nouvel arrivant sur un marché très lucratif n’est pas du goût des grands groupes agro-alimentaires, qui se partageaient jusqu’à présent les parts du gâteau. Pour la directrice de Lammsbraü, Susanne Horn, la commercialisation par une petite PME de ce nouveau concept d’eau minérale, qui plus est « dans l’air du temps », leur serait « désagréable« . Alexander Antonnoff, porte-parole de Nestlé en Allemagne, confie en effet à l’AFP être convaincu que « l’eau minérale est naturelle en soi. Où serait la différence avec une eau bio?« .
Même son de cloche au sein de la Fédération Allemande des Organisations des Consommateurs qui dénonce une pratique uniquement commerciale. Pour Christiane Köber, responsable de l’association interrogée par l’AFP, la mention bio créerait une ambiguïté « trompeuse« . »L’eau minérale vient d’une source souterraine. La société en question fait de la publicité en jouant sur une évidence » explique-telle.
Alors appellation trompeuse, argument marketing ou réalité? Dans tous les cas, la PME bavaroise aura su faire parler d’elle, mais n’entend pas pour autant lâcher l’affaire. Elle se déclare même prête à « aller jusqu’à la Cour de Justice européenne« . « Des études scientifiques ont montré des différences de qualité entre les eaux minérales« , ajoute Susanne Horn, et la sienne serait plus pure que les autres.
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