Selon les chiffres révélés aujourd’hui par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, les infections nosocomiales seraient encore responsables de plus de 4.000 décès chaque année en France. Si les hôpitaux français ont multiplié les efforts pour lutter contre ces infections, cela ne suffit pas encore.
En dépit des nombreuses directives instaurées pour limiter les risques d’infections lors d’une hospitalisation en France, 5 à 10% des patients contractent encore une infection nosocomiale suite à leur séjour. Ces infections sont même à l’origine de 4.200 décès par an dans les hôpitaux français, ce qui représente 2,8% des décès hospitaliers.
Parmi les victimes, on retrouve le plus souvent des personnes fragilisées et souffrant d’une déficience du système immunitaire. Les docteurs Jean-Claude Desenclos de l’InVS et Christian Brun-Buisson de l’Hôpital Henri Mondor de Créteil, auteurs du rapport publié dans le BEH, rappellent également « qu’au-delà de leur impact sur la morbidité et la mortalité, les IAS (infections associées aux soins, NDLR) sont une cause importante de handicap. Elles altèrent gravement la qualité de vie des patients, et leur retentissement psychosocial et économique va croissant. Cependant, entre 20 et 30% des IAS seraient évitables par la mise en ?uvre en routine, de mesures de prévention connues ».
Des bactéries résistantes
Cette proportion demeure encore très élevée aux vues des efforts déployés dans les hôpitaux afin de lutter contre la diffusion de ce type de bactérie. En effet, depuis 1995, la France s’est dotée d’un programme national de prévention des infections nosocomiales sous l’égide du ministère de la Santé, programme renforcé dans les années 2000. Entre 1999 et 2006, le nombre d’infections contractées lors d’un séjour à l’hôpital a ainsi diminué de 38 %. Néanmoins, si on enregistre une baisse de fréquence des infections dues aux staphylocoques dorés, de nouvelles bactéries plus résistantes ont malheureusement fait leur apparition.
A l’origine de ce phénomène, des prescriptions excessives d’antibiotiques qui ont contribué à rendre ces nouvelles bactéries résistantes. Elles se transmettent alors entre patients et personnel soignant dans les hôpitaux, et peuvent être source d’épidémies.
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