A l’occasion de la 2e édition des « Assises de la géothermie en Ile-de-France » organisées mardi par la DRIEE Île-de-France et l’Ademe Île-de-France, le gouvernement a réaffirmé l’objectif du Grenelle de multiplier par 4 l’usage de la géothermie en France d’ici 2020, à l’image des fortes ambitions de la région parisienne dans ce domaine.
Dans moins de 10 ans, près de 500.000 logements d’Ile-de-France pourraient être chauffés par géothermie, veut croire le ministère de l’Ecologie, qui vise le triplement de cette énergie en région parisienne d’ici 2020. Un rêve ? Pas tant que ça, car l’agglomération parisienne dispose d’atouts certains dans cette énergie renouvelable issue du sol, un potentiel au c?ur d’une étude commandée par l’Ademe et la DRIEE, qui devrait être publiée avant l’été.
Disposant d’un sous-sol favorable, avec plusieurs nappes d’eau chaude profondes, l’Ile-de-France produirait déjà 80 % de l’énergie géothermique française, avec 150 000 équivalents logements chauffés par la géothermie. A l’origine des premiers programmes d’envergure en la matière, dans l’hexagone, dès les années 70, la région parisienne devrait continuer de jouer un rôle moteur dans cette énergie renouvelable.
12 millions par an
L’Ile-de-France devrait investir encore une douzaine de millions d’euros dans la modernisation de puits existants et de nouveaux forages, au Val Maubuée, à La Courneuve, au Plessis-Robinson ou à Coulommiers. Et des programmes publics sont déjà prévus pour 2012 à Créteil, Neuilly-sur-Marne et Champigny-sur-Marne sans compter un dispositif d’aides régionales en faveur des particuliers.
La production de l’électricité d’origine géothermique a connu une forte croissance au niveau mondial, avec +20% de capacités électriques installées dans le monde entre 2005 et 2010 pour atteindre 10 GW aujourd’hui, rappelle le gouvernement. Le développement de la géothermie représente « une opportunité de création de valeur et d’emploi » au niveau national et répond à « un enjeu énergétique et environnemental », soulignent Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson.
Pour rappel, la loi de programmation relative à la mise en ?uvre du Grenelle de l »environnement du 3 août 2009, dite loi « Grenelle 1 », fixe un objectif ambitieux en matière de géothermie, prévoyant de multiplier par 6 la production de cette énergie entre 2006 et 2020. Concrètement, il s’agit de viser 80 MW de capacité électrique installée en 2020, contre 16 MW aujourd’hui.
20% en Outre-mer
Si la région parisienne à des atouts, la géothermie peut également constituer « une vraie réponse » à la demande énergétique croissante dans les départements d’outre-mer souligne le gouvernement. Il est ainsi prévu qu’en 2020, 20 % de l’électricité produite dans ces territoires soit d’origine géothermique, à l’image de la centrale géothermique de Bouillante en Guadeloupe, qui doit jouer « un rôle de premier plan pour le développement d’une offre française à l’export ».
Dans le segment de la basse et moyenne énergie, le gouvernement promeut le développement des usages directs sur l’ensemble du territoire, et notamment les réseaux de chaleur géothermiques. Le fonds chaleur, mesure emblématique du Grenelle de l’environnement, a permis une relance à grande échelle de la géothermie dans plusieurs régions avec 77 opérations de géothermie aidées en 2010, contre 16 en 2009 souligne le gouvernement.
Intéressant les collectivités, la géothermie concerne aussi les particuliers. Le gouvernement rappelle que l’Etat subventionne ainsi via le crédit d’impôt développement durable et une TVA incitative les pompes à chaleur géothermiques, dont les mérites environnementaux sont largement reconnus.
Un Comité National depuis octobre 2010
Souhaitant encourager « une filière industrielle d’excellence dans le segment de la géothermie à haute énergie », la France a créé un Comité National de la Géothermie en octobre 2010, rassemblant les acteurs de la filière avec pour mission de proposer aux pouvoirs publics des recommandations pour le développement de tous les segments de la géothermie. Dans cet esprit, le gouvernement lancera d’ici la fin de l’année un appel à manifestations d’intérêt avec l’Ademe, dans le cadre des investissements d’avenir.
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