Le leader américain du nucléaire a annoncé hier le rachat de Constellation, ex-partenaire d’EDF aux Etats-Unis, pour 7,9 milliards de dollars. L’opération permet à Exelon de faire grossir son parc nucléaire de 5 nouveaux réacteurs nucléaires et de conforter son leadership dans l’énergie atomique outre-Atlantique.
Considéré jusqu’à peu comme la porte d’entrée d’EDF sur le marché nucléaire américain, Constellation vient de la claquer définitivement au nez de l’électricien français. Sous réserve de l’accord des régulateurs américains, Exelon mettra la main officiellement sur son concurrent début 2012.
Concrètement, Exelon qui exploite déjà de 17 réacteurs nucléaires, agrandira son parc atomique de 5 nouveaux réacteurs, implantés à Calvert Cliffs dans le Maryland, et dans l’Etat de New York. Déjà leader dans la production nucléaire outre-Atlantique, le groupe de Chicago disposera avec Constellation d’une puissance production nucléaire de 34 gigawatts.
Chez EDF, on se dit surpris. Détenant encore 7,2% de Constellation et 49,9% de la coentreprise que les deux groupes avaient créé ensemble pour développer leurs projets nucléaires outre-Atlantique, le groupe français réfléchirait aujourd’hui à la suite à donner à cette annonce. Si stratégiquement, cette opération met un terme définitif à ses ambitions américaines avec Constellation, elle pourrait cependant lui permettre de valoriser ses actifs.
Plusieurs milliards à la clé pour EDF
Si le divorce annoncé fin 2010 est désormais consommé entre EDF et le groupe de Baltimore, l’annonce d’Exelon pourrait offrir une opportunité pour l’énergéticien français de sortir par le haut des Etats-Unis. Toujours actionnaire de Constellation à hauteur de 7,2%, mais aussi à 49,9% de la coentreprise exploitant 5 réacteurs nucléaires, EDF étudie désormais la valorisation induite de ses actifs ainsi que ses options. Pour rappel, EDF avait investi plus de 4,5 milliards de dollars dans cette acquisition en 2008.
En attendant, cette annonce met fin à court terme aux ambitions d’EDF sur le marché américain du nucléaire. Peut-être un mal pour un bien pour le groupe français, lourdement endetté, alors que la reprise annoncée du programme nucléaire américain semble de plus en plus grippée.
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