A l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels en croissance de 7%, GDF Suez a semblé modérer ses ambitions dans le nucléaire, par la voix de son président. Alors que le projet de terminal méthanier d’EDF à Dunkerque doit être officialisé aujourd’hui par le Chef de l’Etat, Gérard Mestrallet craint lui les conséquences négatives de Fukushima sur le marché atomique.
« Les coûts de production du nucléaire vont être plus élevés » a déclaré hier, Gérard Mestrallet, président de GDF Suez, à l’occasion de l’assemblée générale du groupe, présentant les résultats du premier trimestre 2011. Comme un symbole, Nicolas Sarkozy doit officialiser aujourd’hui, la construction du projet de terminal méthanier de l’exploitant nucléaire français EDF à Dunkerque.
Affichées comme un axe prioritaire de la stratégie du gazier depuis plusieurs années, les ambitions du gazier de GDF Suez dans l’énergie nucléaire semblent moins évidentes depuis la catastrophe japonaise de Fukushima. Conscient des conséquences directes et indirectes de cet accident sur le marché nucléaire en France comme à l’international, Gérard Mestrallet considère que le rythme de développement du nucléaire « ne peut que ralentir ». « Ce ralentissement va-t-il durer longtemps ou pas ? Il est trop tôt pour le dire » affirme le patron français.
Ambition en baisse dans le nucléaire ?
Exploitant 7 réacteurs nucléaires en Belgique et désireux depuis de longues années, de concurrencer EDF dans l’hexagone, le groupe français pourrait se montrer moins ambitieux sur le marché de l’énergie atomique. Anticipant de plus fortes contraintes techniques, financières et politiques sur le marché du nucléaire, GDF pourrait concentrer sa stratégie autour du gaz, son métier de base.
Côté résultats, le chiffre d’affaires de GDF Suez au premier trimestre 2011 à progressé de près de 7%, à 25,5 milliards d’euros, un montant légèrement inférieur aux attentes du marché. Le groupe évoque un « fort développement à l’international », avec l’intégration d’International Power depuis le 1er février 2011, et la « forte progression » des activités dans l’environnement, malgré des conditions climatiques moins favorables qu’au premier trimestre 2010, précise le communiqué.
En France, les chiffres reculent de 3,1% par rapport à 2010, en raison d’un climat plus doux, qui a modéré les ventes de gaz. Mais GDF Suez enregistre également une baisse de ses ventes d’électricité en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg. En revanche, le groupe enregistre grâce à International Power, de beaux résultats en Asie, au Royaume-Uni et au Moyen-Orient.
En baisse en France, mais International Power en progression
Les objectifs 2011 et moyen terme du groupe français sont maintenus. Ces objectifs 2011-2013 reposent sur des hypothèses de climat moyen, d’absence de changement substantiel de la réglementation, de la fiscalité et de l’environnement macro-économique, souligne GDF Suez. La dette nette s’établit à 39,9 milliards d’euros à fin mars 2011, en diminution de 2,9 milliards d’euros, précise GDF Suez, par rapport au niveau de fin 2010 proforma grâce principalement à la génération de cash flow soutenue et à un effet de change favorable pour environ 900 millions d’euros.
Pour Gérard Mestrallet, ces résultats trimestriels sont « satisfaisants » et en croissance. « Ils confirment la pertinence de notre business model diversifié et équilibré, de notre stratégie, et du rapprochement avec International Power. Nous sommes confiants pour les perspectives à venir. » a déclaré hier le président de GDF Suez à l’occasion de son assemblée générale.
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