En visite hier dans la plus puissante centrale nucléaire européenne, le Chef de l’Etat a réaffirmé sa confiance dans le nucléaire civil et la poursuite des investissements français dans cette énergie. Au lendemain d’une catastrophe nucléaire toujours en cours à Fukushima Daiichi, Nicolas Sarkozy a estimé « incompréhensible » le moratoire demandé par certains pays.
Près de deux mois après l’accident dramatique de la centrale japonaise de Fukushima Daiichi, le président de la République est venu clarifier la position officielle française vis-à-vis de la stratégie nucléaire du pays. Alors que plusieurs pays comme l’Allemagne se sont ouvertement interrogés sur une possible sortie du nucléaire, que certains politiques socialistes ont évoqué la nécessité d’un débat national sur la question, Nicolas Sarkozy a réaffirmé la confiance de l’Etat dans l’énergie atomique.
« Pendant cinquante ans, nos prédécesseurs ont investi dans cette économie et il faudrait parce qu’il y a eu un tsunami, au Japon, qu’on remette en cause ce qui fait la force de la France, la fierté, l’indépendance de la France ? Ce serait un choix irréfléchi et déraisonnable », a affirmé un Chef de l’Etat droit dans les bottes du Général de Gaulle. Pour le futur candidat à sa réélection à l’Elysée, aucun doute, le nucléaire civil est toujours l’énergie du présent et du futur.
Gage d’ « indépendance » énergétique, le nucléaire civil qui fournit environ 80% de l’électricité consommée en France a encore de beaux jours dans l’hexagone. « Nous allons continuer d’investir dans le nucléaire pour développer la production d’électricité autonome de la France », a affirmé Nicolas Sarkozy.
Croire au nucléaire
Répondant aux nombreuses critiques qui se sont exprimées depuis Fukushima, le Président de la République a utilisé sa rhétorique interrogative habituelle. « Si je prenais la décision folle de fermer le parc nucléaire français, c’est 45 milliards d’euros qu’il faudrait dépenser. Où trouverait-on cet argent ? » a demandé Nicolas Sarkozy, sans préciser cependant le montant de la facture réelle de l’industrie nucléaire dans son ensemble, de l’amont, à l’aval avec notamment le coût du démantèlement et de la gestion de déchets encore en phase d’expérimentation.
« Soit on croit au nucléaire et dans sa sûreté, et dans ce cas-là, on continue à investir dans le nucléaire pour que des jeunes se forment, pour qu’on ait de nouvelles centrales et pour augmenter le niveau de sûreté. Soit on n’y croit pas et dans ce cas, on arrête le nucléaire », a affirmé le Chef de l’Etat, faisant de manière étrange, référence à une croyance qu’on aurait ou pas dans l’énergie atomique.
Si la réaffirmation de la politique nucléaire de la France peut s’entendre et se défendre, il est plus surprenant que le Président se place sur le terrain de la foi en matière nucléaire, une énergie aussi sensible et technologique, au lieu d’uniquement se baser sur le terrain rationnel et scientifique pour orienter la stratégie énergétique d’un pays.
Commentaires récents