Une proposition de loi émanant du Nouveau centre et visant à interdire l’utilisation de certains produits chimiques considérés comme des perturbateurs endocriniens, a été adoptée hier en première lecture par l’Assemblée nationale. Premiers visés, les phtalates et les parabènes, présents dans de très nombreux produits de consommation quotidienne.
A la surprise générale, et contre l’avis du gouvernement, l’Assemblée nationale a adopté hier en première lecture la proposition de loi du Nouveau Centre visant l’interdiction de certaines substances chimiques dans certains produits de consommation courante. Cette proposition de loi concerne principalement les phtalates, parabènes ou autres alkylphénols, suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
Si les phtalates sont déjà interdits au niveau européen dans certains produits comme les jouets ou autres articles de puériculture, on les utilise encore dans des produits de consommation courante comme les vernis à ongles, certains parfums, des laques pour cheveux, mais aussi détergents, revêtements en vinyle, certains emballages alimentaires… Quant aux parabènes, ils occupent le rôle de conservateur chimique dans de nombreux produits de beauté comme les déodorants, shampoings, ou encore mousses à raser.
Selon le texte, ils sont « suspectés de provoquer chez les femmes des cancers du sein et d’être néfastes à la fertilité masculine« . Enfin, s’agissant des alkylphénols, ils sont généralement incorporés comme agents émulsifiants dans les cosmétiques et provoqueraient une dégradation de la qualité du sperme ainsi que des atteintes à l’ADN.
La colère des industriels
Réclamée par plusieurs associations comme RES, particulièrement mobilisées contre cette pollution, cette proposition a donc été adopté par 236 voix contre 222, contre l’avis du gouvernement. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, souhaitait en effet attendre les résultats d’expertises en cours sur ces substances avant de statuer sur leur interdiction.
Dans un communiqué cosigné par PlasticsEurope (producteurs européens de matières plastiques), la Fédération de la Plasturgie et Elipso (fabricants d’emballages plastiques et souples, les industriels du plastique jugent la proposition adoptée « injustifiée scientifiquement, inapplicable en pratique et inappropriée juridiquement« . Ils demandent alors l’abandon du texte, « interprétation abusive du principe de précaution« .
Commentaires récents