La Cour d’appel d Paris vient de confirmer la relaxe des deux prévenus dans l’affaire de l’hormone de croissance. La cour considère que les deux scientifiques accusés d’homicide involontaire et tromperie aggravée n’ont commis « aucune faute ».
En 2008, s’ouvrait en première instance, le procès de l’hormone de croissance. Sept personnes étaient poursuivies mais aucune d’entre-elles n’avaient été condamnées, au grand dam des familles et proches des victimes. En appel, deux scientifiques, l’ancien biologiste Fernand Dray et la pédiatre Elisabeth Mugnier, étaient rejugés pour « homicide involontaire » et « tromperie aggravée ». Fernand Dray était alors directeur du laboratoire de l’Institut Pasteur chargé d’extraire l’hormone . Quant à Elisabeth Mugnier, elle était en charge de la collecte des hypophyses dans les morgues des hôpitaux.
Encore 1.500 personnes dans l’angoisse
Pour rappel, jusqu’en 1988 l’hormone de croissance administrée aux enfants qui en avaient besoin était fabriquée à partir des hypophyses prélevées dans les boites crâniennes de personnes décédées dans les hôpitaux. Or, suite à cette pratique, plus d’une centaine de jeunes ont été touchés par la maladie de Creutzfeld-Jacob, maladie dégénératrice foudroyante, liée à l’injection d’hormones contaminées. 120 décès ont été enregistrés depuis 1991. Mais, encore 1.500 personnes sont dans l’angoisse de développer la maladie dont la période d’incubation peut dépasser 30 ans.
La Cour d’appel de Paris a donc décidé ce matin la relaxe des deux scientifique. Elle aura donc entendu les arguments de la défense qui affirmait qu’à l’époque des faits, il était impossible pour les personnes incriminées de prévoir l’existence d’un risque de transmission de la maladie de Creutzfeld Jacob, en raison de connaissances médicales insuffisantes. C’est donc la fin de l’aventure pour les familles de victimes qui, après un procès fleuve qui aura duré 3 ans, resteront sur leur faim.
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