Deux mois après la catastrophe de la centrale de Fukushima Daiichi, le Japon vient d’annoncer la fermeture de la centrale de Hamaoka pour raisons de sécurité. Sans renoncer officiellement à l’énergie nucléaire, la péninsule nippone veut revoir sa stratégie énergétique.
Le Premier ministre japonais a décidé vendredi 6 mai la fermeture de la centrale nucléaire de Hamaoka. Cette décision est justifiée par de très fortes probabilités (87% selon les autorités) qu’un séisme de magnitude supérieure à 8 se produise dans les 30 prochaines années, souligne les responsables nippons.
Disposant à l’origine de 5 réacteurs dont 3 étaient déjà arrêtés, cette centrale sera donc entièrement stoppée. L’arrêt des réacteurs 3, 4 et 5 ne serait pas cependant définitif. Les autorités souhaitent réfléchir aux mesures de protection et de prévention nécessaires pour sécuriser cette centrale notamment vis-à-vis du risque de méga tsunami.
« Si un accident survient, les conséquences pourraient être très graves », a affirmé Naoto Kan. Le Premier ministre a justifié sa décision « exceptionnelle » par le souci du gouvernement de préserver la « sécurité de la population », par ailleurs de plus en plus méfiante vis-à-vis des risques liés à cette énergie.
Exploitant depuis près de 40 ans cette centrale implantée dans la Préfecture de Shizuoka sur la côte pacifique au sud-est de l’île d’Honshu, la compagnie d’électricité du Chubu (Chuden) a pris acte de la décision du chef du gouvernement, précisant qu’elle se conformerait à la demande du Premier ministre. Déjà confronté avant mars dernier à un déficit de production d’électricité, le Japon va devoir désormais faire face à une importante pénurie du fait de l’arrêt de 32 réacteurs sur les 54 du pays.
11 nouveaux réacteurs prévus
Alors que la crise à Fukushima Daiichi se poursuit toujours, au c?ur même de la centrale, mais aussi aux environs de la centrale, avec des niveaux de radioactivité parfois très élevés et dangereuses pour les populations, le Japon s’interroge sur sa stratégie nucléaire. Yaoshito Sengoku, secrétaire général adjoint du gouvernement a annoncé que le Japon allait réfléchir à l’objectif initialement fixé, de porter la part du nucléaire à 50% dans la production d’électricité dans le pays d’ici 2030.
Après quelques atermoiements, le Japon semble prendre la mesure de la catastrophe de Fukushima Daiichi et de ses conséquences techniques, environnementales et politiques. Pour la première fois depuis le passage du tsunami géant de mars dernier, le gouvernement remet officiellement en cause la stratégie volontariste du pays en matière nucléaire, une énergie qui fournit aujourd’hui environ un tiers de la consommation électrique du Japon.
Pour rappel, le Japon devait installer 11 nouveaux réacteurs nucléaires dans la péninsule d’ici 2018.
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