Le 25 novembre dernier, l’Anses publiait un rapport d’expertise sur l’évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement. Elle a ensuite soumis ce travail à consultation auprès de toutes les parties prenantes. A la lumière des éléments reçus, l’Agence a rendu son avis en fin de semaine dernière et réaffirme que la pratique de régimes à visée amaigrissante n’est pas un acte anodin et nécessite un suivi personnalisé par un professionnel de santé.
Selon les résultats d’une étude menée par l’Institut national du cancer, plus de 50% des femmes françaises de corpulence normale souhaiterait maigrir un peu. Forte de ce constat, l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, l’Anses avait mené une expertise sur l’évaluation des risques liés à la pratique d’un régime amaigrissant, analysant les effets sur la santé d’une quinzaine de régimes parmi les plus répandus. Après consultations des différentes parties prenantes dans ce dossier, l’Anses rendait jeudi son avis, réaffirmant que la recherche d’une perte de poids « sans indication médicale formelle comporte des risques cliniques, biologiques, comportementaux ou psychologique« .
Un acte tout sauf anodin
« La pratique de régimes à visée amaigrissante n’est pas un acte anodin, en particulier pour des populations sensibles (adolescentes, femmes, enceintes, personnes âgées, ?). Le risque d’apparition de conséquences néfastes plus ou moins graves sur la santé ne doit pas être négligé« , explique l’Agence dans son communiqué. « L’analyse des données scientifiques établit également que la pratique des régimes peut provoquer des modifications profondes du métabolisme énergétique du corps. Ces dernières modifications sont souvent à l’origine du cercle vicieux d’une reprise de poids, éventuellement plus sévère, à plus ou moins long terme« , poursuit l’Anses.
« Une des conséquences majeure et récurrente des privations et exclusions pratiquées, quelque soit le régime, est ainsi, paradoxalement, la reprise de poids, voire le surpoids : plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise pondérale, a fortiori en l’absence d’activité physique, qui constitue un facteur essentiel de stabilisation du poids » souligne l’agence.
Un régime oui, mais pas pour tous
Au-delà de cette reprise de poids, les régimes sont également accusés de provoqué d’importantes carences dans l’organisme des personnes qui le suivent. La plupart des régimes étudiés conduisent en effet à un apport en protéines supérieur à l’apport nutritionnel conseillé. De même, dans la moitié des cas, les apports en sodium sont supérieurs aux limites fixées par l’OMS. A l’inverse, les besoins en calcium ne sont pas toujours couverts, ni les besoins en fibres.
« La conclusion centrale de ce rapport est que la recherche de perte de poids par des mesures alimentaires ne peut être justifiée médicalement que par un excès pondéral effectif et que cette démarche doit faire l’objet d’une prise en charge par des spécialistes – médecins nutritionnistes, diététiciens- qui seront les plus à même de proposer le régime alimentaire correspondant le mieux aux caractéristiques de la personne » souligne l’Anses.
Pour en savoir + : Consulter le rapport de l’Anses
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