Véritable serpent de mer économico-écolo-politique depuis des années entre Paris et Madrid, le projet d’interconnexion électrique franco-espagnol devrait être opérationnel en 2014, viennent d’affirmer hier Eric Besson et Miguel Sebastian, les deux ministres de l’Industrie en charge du dossier.
Réunis hier à Madrid, Miguel Sebastian et Eric Besson ont souligné le « bon avancement du projet » de nouvelle interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, qui devrait permettre sa mise en service en 2014. Avec la Déclaration d’Utilité Publique publiée le 4 mai 2011 par la France, le projet a désormais obtenu les principales autorisations administratives nécessaires à son démarrage.
L’interconnexion électrique entre la ville de Santa Llogaia en Espagne, et la ville de Baixàs en France, permettra de doubler la capacité d’échange d’électricité entre les deux pays, pour atteindre 2 800 mégawatts. Cette nouvelle ligne renforcera la sécurité d’approvisionnement électrique de la France et de l’Espagne et permettra d’utiliser au maximum la production des deux parcs de centrales électriques. En outre, ce renforcement de l’interconnexion permettra d’intégrer une plus grande quantité d´énergie renouvelable sur les réseaux espagnol et français, souligne le ministère français de l’Industrie.
Mise en service commerciale en 2014
Les obstacles administratifs levés, les travaux pourront commencer sur le terrain à la fin de l´année 2011. La mise sous tension de l’interconnexion en courant continu doit avoir lieu fin 2013 et sa mise en service commerciale en 2014 précise le ministère français de l’Industrie.
Critiquée par les écologistes, l’interconnexion Santa Llogaia-Baixás repose sur les choix les plus respectueux de l’environnement et des paysages souligne le ministère d’Eric Besson. La ligne aérienne de 400 000 volts en plaine du Roussillon est devenue une ligne finalement entièrement souterraine qui s’appuiera sur les infrastructures existantes.
Le projet, la construction, et la mise en service ont été confiés à INELFE. Cette société, détenue à parité par les deux gestionnaires de réseau de transport des deux pays, Red Eléctrica Espanola (REE) et Réseau de Transport d´Electricité (RTE), permet une coopération très étroite et inédite en Europe pour ce type d’interconnexion.
Ce projet clef de la politique énergétique de l’Espagne et de la France fait aussi partie des priorités de l’Union européenne en matière énergétique. Sur 700 millions d’euros de budget, INELFE recevra 225 millions d´euros de fonds communautaires du « Programme énergétique européen » (PEER). Un financement de la Banque Européenne d’Investissement a également été demandé.
Au moins 4 000 MW
Au-delà de ce projet, Miguel Sebastian et Eric Besson ont par ailleurs réitéré l’objectif conjoint des deux pays de porter l’interconnexion électrique franco-espagnole à au moins 4 000 mégawatts. Les ministres ont convenu que cet objectif devait être atteint dans les plus brefs délais et en tout état de cause avant 2020.
Un groupe de travail conjoint entre les gestionnaires des réseaux de transport des deux pays sera mis en place afin de travailler sur cette question. Il devra présenter d’ici fin 2011 des propositions concrètes, en cohérence avec les objectifs européens d’intégration des réseaux.
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