Suite au passage du nuage radioactif en provenance du Japon, la Criirad dénonce de « graves dysfonctionnements » et demande au gouvernement de mener une enquête sur l’évaluation de l’impact en France de la catastrophe de Fukushima.
Dans un courrier adressé au Premier ministre français, François Fillon, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, la Criirad, dénonce donc de « graves dysfonctionnements » dans l’évaluation de l’impact de la catastrophe nucléaire de Fukushima en France.
S’appuyant sur une cartographie précise réalisée à partir des données fournies par l’IRSN mais aussi par certains exploitants, la Criirad estime que plusieurs points demandent un éclaircissement. Tout d’abord, la question de la date exacte du passage du nuage sur la France pose problème. Roland Desbordes, le président de la Criirad, dénonce aujourd’hui sur RMC un « défaut d’information« . Contrairement à l’information donnée par l’IRSN qui annonce la passage du nuage radioactif le 24 mars, « la présence de particules radioactives venant du Japon a été détectée dès le 21 sur un point et dès le 22 sur 16 points différents, c’est-à-dire sur les trois quarts de la France. Donc la radioactivité a touché le sol français avant soi-disant la première fois, au Puits-de-Dôme le 24 mars. L’IRSN aurait dû, à ce moment-là, avertir les Français que les particules étaient bien là ». Par ailleurs, « l’activité de l’iode 131 particulaire était plus de 20 fois supérieure à celle annoncé pour le 24 mars » ajoute la Criirad dans son communiqué.
Une question de confiance
La Criirad demande donc des explications sur le travail de l’IRSN mais également sur les informations données par certains exploitants. « Il est possible que la responsabilité des grands exploitants du nucléaire (…) soit également engagée« , confie l’association à l’AFP en citant EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Alors que la Criirad elle-même le reconnait, l’impact du passage du nuage radioactif serait quasi-inexistant, reste la question de la confiance que les Français peuvent avoir en leurs autorités. Ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas de danger que l’on doit rien dire. Une leçon à tirer pour l’avenir.
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