Alors que la FNSEA demandait vendredi la mise en place d’un impôt sécheresse, afin d’aider les agriculteurs à faire face à la situation difficile qu’ils connaissent actuellement en raison du manque d’eau, le ministre de l’Agriculture a répondu ce matin qu’il n’était pas favorable à cette possibilité.
Interrogé ce matin sur France Info sur l’appel de la FNSEA en faveur de la création d’un impôt sécheresse, Bruno Le Maire s’est déclaré opposé à ce type de mesure. « Très franchement, je ne suis pas favorable à ce genre de solutions, d’abord parce que les Français ont suffisamment d’impôts à payer, et ensuite parce que l’on peut imaginer d’autres formes de solidarité« , expliquait sur les ondes le ministre de l’Agriculture. Alors que la sécheresse touche aujourd’hui plus de la moitié des départements français, la FNSEA demandait la mise en place d’un impôt destiné aux agriculteurs en difficulté, en raison de cette situation climatique exceptionnelle.
« C’est trop tôt et je ne crois pas sincèrement que cela soit la bonne solution. En revanche, il faut réfléchir aux conséquences que l’on en tire sur le long terme (…) Ce que l’on en tire aujourd’hui, c’est des problèmes de trésorerie, on va y répondre, c’est des problèmes d’alimentation, on va y répondre également, mais c’est aussi des problèmes très profonds » sur l’avenir des agriculteurs, « qui se disent ‘mais, dans le fond, est ce qu’on va encore exister d’ici quelques années ?' », confie le ministre.
Eviter toute spéculation sur l’alimentation animale
Concrètement, le ministre de l’Agriculture devrait se rendre prochainement en Seine-et-Marne pour « voir avec les céréaliers les contrats qu’ils peuvent mettre à disposition pour fournir de la paille aux éleveurs (…) Ce que je veux éviter, c’est qu’il y ait de la spéculation sur l’alimentation animale au moment où il y a de la sécheresse. Donc je veux m’assurer que les céréaliers mettent bien à disposition des éleveurs des contrats qui donneront toutes les assurances sur la quantité de paille disponible pour les éleveurs, avec un prix garanti« . « La paille aujourd’hui, c’est 25 euros la tonne, cela ne doit pas être 50 euros la tonne ou 60 euros, comme cela existe malheureusement dans certains points du territoire« , ajoutait-il ce matin.
Mais, conscient de devoir agir plus en profondeur, Bruno Le Maire explique avoir également demandé à la Commission européenne la création rapide d’un « groupe à haut niveau sur l’élevage en Europe« . L’objectif est alors d’identifier « les mesures structurelles qu’il faut prendre pour garder un élevage en Europe« .
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