Une étude rendue publique aujourd’hui par l’association Droits des Non Fumeurs à la veille de la « Journée mondiale sans tabac », révèle que les femmes sous-estiment encore les dangers du tabagisme pendant la grossesse, un tiers des bébés étant encore exposés au tabac in utero.
L’enquête publiée aujourd’hui par l’association Droits des Non Fumeurs a été menée dans le cadre d’un appel à projet du ministère de la Santé, et concerne la consommation de tabac de la femme enceinte via l’analyse des forums de discussion dédiés à la grossesse. L’analyse de 1.500 messages de femmes publiés sur ces forums conclue que 36% des femmes enceintes ont débuté leur grossesse sans avoir stoppé le tabac et 22% d’entre-elles ont continué de fumer jusqu’au dernier trimestre de grossesse. Quant à celles qui ont arrêté le tabac lors de leur grossesse, 56% d’entre-elles ont repris après l’accouchement.
Fausses couches, bec de lièvre, malformations…
Ces chiffres sont encore très élevés quand on connait les répercussions du tabac sur la santé du bébé. Le gynécologue, Jean-Louis Guillet, interrogé ce matin sur Europe 1, rappelle que « la plus importante conséquence, c’est que le nombre de fausses couches en tout début de grossesse augmente avec la consommation tabagique. Il existe aussi le risque d’un retard de croissance au début du troisième trimestre et qui, ensuite, s’aggrave énormément. A la naissance, les bébés de fumeuses, on les appelle des ?bébés araignées’ car il ont des membres très longs et un thorax tout maigre, c’est une complication fréquente. Après, certaines malformations, comme le bec de lièvre, sont très augmentées. Et le risque pour les garçons de développer un cancer des testicules est plus élevé si la mère a fumé« .
Le rapport déplore alors le manque de prise en charge du tabagisme des patientes enceintes par les médecins ou dans les maternités. Certains médecins, impuissants face au tabagisme de leur patiente enceinte préconiserait la réduction de la consommation tabagique plutôt qu’un arrêt total, demandant une prise en charge. DNF déplore également l’absence de poste dédié au sevrage tabagique dans les maternités.
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