En réponse à la sécheresse qui frappe lourdement le monde agricole français, Bruno Le Maire a présenté hier un plan d’aide d’urgence aux agriculteurs. Sans recourir à un impôt sécheresse, comme en 1976, le gouvernement annonce le versement d’indemnités à partir de mi-septembre et réfléchit à une contribution exceptionnelle des banques et des assurances.
C’est sur un ton très solennel et grave que le ministre de l’agriculture a annoncé le plan d’urgence du gouvernement pour faire faire à la crise que subit actuellement le monde agricole français, confronté à une sécheresse comparable à celle de 1976, a souligné Bruno Le Maire. Le représentant gouvernemental a affirmé qu’il avait voulu « lever toutes les contraintes administratives et réglementaires »pour réponse à cette urgence.
Bruno Le Maire a annoncé le recours au fonds de garantie des calamités agricoles (FGCA), dont le budget actuellement de 100 millions d’euros, ne sera pas suffisant. « Penser qu’on s’en sortirait à 80 ou 100 millions d’euros serait naïf » a précise le ministre de l’agriculture. Le FGCA se réunira le 15 juin pour estimer plus précisément les dégâts causés par cette sécheresse notamment chez les éleveurs.
Par ailleurs, Bruno Le Maire a annoncé la mise à disposition par le secteur bancaire d’une enveloppe de 700 millions d’euros de prêts de trésorerie au taux préférentiel de 1,5 % pour les jeunes agriculteurs et 2 % pour les autres. Du côté des assureurs, le secteur a accepté d’étendre la garantie de responsabilité, notamment incendie, pour le transport, la manipulation et le stockage des pailles.
Après avoir réuni les préfets de région avant-hier, le ministre de l’agriculture leur a demandé de veiller au non-broyage de la paille pour qu’elle reste disponible pour nourrir les bêtes. D’ores et déjà, une quarantaine de départements ont passé des contrats céréaliers-éleveurs au prix de 25 euros la tonne de paille à ramasser.
Premières indemnités à partir de mi-septembre
Si les premiers arrêtés sur les modalités d’indemnisation seront publiés à partir du 12 juillet, les premières indemnisations n’arriveront dans les exploitations en difficulté qu’à partir de la mi-septembre. C’est évidemment très tard pour de nombreux agriculteurs qui rencontrent dès à présent de gros problèmes de trésorerie. Par ailleurs, le versement de la moitié des aides directes européennes sera avancé au 16 octobre.
« C’est l’urgence absolue pour nourrir correctement les bêtes sur les exploitations d’élevage français (?) La situation est grave pour les paysans français. Nous avons voulu agir rapidement et massivement » a affirmé hier le ministre de l’agriculture. Plus de la moitié des départements de l’hexagone font l’objet d’un arrêté préfectoral sécheresse imposant des restrictions.
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