Trois mois après le déclenchement de la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi, l’AIEA réunit cette semaine à Vienne une Conférence ministérielle visant à renforcer les pouvoirs de contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique née en 1957. L’accident japonais a souligné les manquements actuels de l’agence onusienne en matière de sûreté nucléaire.
Critiquée à juste raison pour son manque de réactions dans les premiers jours du drame de la centrale de Tepco, l’AIEA qui milite pour le développement du nucléaire civil, semble vouloir enfin reprendre la situation en mains. La Conférence ministérielle réunie depuis hier à Vienne par l’AIEA s’est montrée ambitieuse dès l’ouverture. « Nous nous efforcerons d’améliorer la sécurité nucléaire dans le monde entier » a promis Antonio Guerreiro, représentant brésilien à l’AIEA.
La déclaration de principe des ministres des Etats membres de l’AIEA présents en Autriche a appelé à des améliorations de la sûreté nucléaire au niveau mondial, tout en soulignant la nécessité de recevoir en provenance du Japon une évaluation complète et totalement transparente de la centrale de Fukushima Daiichi. L’agence a souligné la nécessité de tirer les enseignements de cet accident, et notamment de réviser les normes de sûreté en matière de nucléaire civil.
Contrôle et tests de l’AIEA
En matière de sûreté, l’agence pro nucléaire s’est positionnée en faveur du renforcement d’évaluations internationales indépendantes, en particulier dans le cadre de l’AIEA. Les ministres ont exprimé leur engagement à renforcer le rôle central de l’AIEA dans la promotion de la coopération internationale pour renforcer la sécurité nucléaire mondiale.
La déclaration a également souligné la nécessité d’améliorer la préparation à l’urgence, sur le plan local, régional, national, et international, en réponse aux accidents nucléaires. L’AIEA a exprimé sa volonté d’intervenir à l’avenir plus activement en la matière, en développant notamment ses capacités d’assistance. Les ministres ont appelé à l’éducation et la formation accrue pour les régulateurs et les opérateurs nucléaires, et ont souligné la nécessité d’un régime de responsabilité nucléaire véritablement mondiale.
Les ministres ont demandé au Directeur général de l’agence de préparer et présenter un plan d’action dans ce sens. Le plan d’action portera sur les questions pertinentes liées à la sécurité nucléaire, qu’il s’agisse d’intervention ou de protection contre les rayonnements radioactifs. Dans leur Déclaration, les ministres ont appelé le Conseil des gouverneurs de l’AIEA à financer la mise en ?uvre du Plan d’actions.
Les catastrophes n’ont « pas de frontières »
« Il incombe à nous tous de faire le bilan de l’accident de Fukushima Daiichi et de tirer les leçons qu’il nous enseigne pour améliorer la sécurité nucléaire dans le monde entier » a déclaré Antonio Guerreiro, ambassadeur brésilien auprès de l’AIEA. Yukiya Amano, Directeur général de l’AIEA a souligné la nécessité de mettre en place un calendrier destiné à améliorer la sûreté nucléaire mondiale dans 5 domaines.
L’agence devra travailler à des normes de sécurité plus strictes de sécurité, des tests de sécurité plus fréquents dans les installations nucléaires, une indépendance plus grande de la régulation nucléaire nationale, l’amélioration de la Protection civile mondiale et enfin à un dispositif d’information élargi permettant d’inclure une analyse globale et anticiper les crises.
Pour Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, dont le message a été lu par Sergio Duarte, « la sûreté nucléaire est largement considérée comme un bien public mondial, son succès sert les intérêts de tous, mais son échec peut conduire à des catastrophes qui n’ont pas de frontières ».
Commentaires récents