Chaque année, 35 000 européens meurent dans un accident de la route et 1,5 million de personnes en ressortent gravement blessées. Désireux de lutter contre cette « hécatombe », les députés de la Commission transport du Parlement européen exigent « un plan d’action musclé » et proposent, notamment, de généraliser une limite de vitesse de 30 km/h dans les zones résidentielles.
« Trop vague, trop timide, inadéquate », la communication stratégique sur la sécurité routière proposée par la Commission européenne en 2010 a déçu les eurodéputés, selon le rapporteur Dieter-Lebrecht Koch. Dans un rapport d’initiative adopté hier par la commission des transports, ils proposent des mesures concrètes pour atteindre l’objectif de réduire le nombre de victimes de moitié d’ici 2020.
Protéger les enfants
Les parlementaires visent également une réduction de 60 % du nombre d’enfants de -14 ans tués sur nos routes et de 40 % du nombre de blessés graves. Cela suppose de généraliser une limite de vitesse de 30 km/h dans les zones résidentielles et sur routes à bande unique dépourvues de pistes cyclables et d’éduquer les enfants dès leur plus jeune âge à la sécurité routière.
Par ailleurs, les députés souhaitent que de tests de vue soient proposés aux conducteurs, tous les dix ans, et tous les 5 ans au-delà de 65 ans. Des substances ou médicaments qui altèrent la capacité de conduire devraient être identifiés de manière systématique pour devenir, dans un second temps, incompatible avec la prise du volant. Des conducteurs professionnels et des débutants (durant 2 ans) devraient respecter un taux zéro d’alcoolémie, selon les propositions de la commission des transports.
Des vestes réfléchissantes pour tous les occupants devraient se trouver à bord d’un véhicule, exigent les députés. Au même temps, il conviendrait d’encourager le port du casque et, à la nuit tombante, de vestes réfléchissants par les cyclistes souligne le Parlement de Strasbourg.
Piétons, cyclistes et motards en première ligne
Les rails simples en bord de chaussée devraient être remplacés au plus vite par des doubles glissières pour protéger les motocyclistes partout en UE, préconisent les députés. De manière générale, les élus européens se disent favorables à une harmonisation du code de la route et des signalisations à travers l’UE et souhaitent qu’un coordinateur européen pour la sécurité routière soit désigné au sein de la Commission d’ici 2014. Il devra coordonner les efforts entre pays membres et entre différents services et autorités pour en assurer une efficacité et cohérence optimale.
Se rapportant aux statistiques des accidents de la route, les eurodéputés rappellent « les chiffres qui tuent ». A distance égale, le risque de se faire tuer sur la route en tant que motocycliste est 18 fois plus grand que pour un automobiliste, 7 fois plus élevé pour un cycliste et 9 plus élevé pour un piéton. 55 % des accidents mortels arrivent sur des routes de campagnes, 36 % sur des routes urbaines et 6 % sur autoroutes.
Plus prosaïquement, le Parlement de Strasbourg précise que le coût social des accidents de la route en UE est estimé à 130 milliards d’euros par an.
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