Toutes les secondes en France, 38 000 litres d’eau prélevés dans les cours d’eau et les nappes phréatiques disparaissent dans les fuites des canalisations. C’est contre ce gaspillage particulièrement choquant en période de sécheresse que 60 Millions de consommateurs et la fondation France Libertés ont choisi de se mobiliser dans une campagne de sensibilisation.
Chaque année, 1,3 milliard de mètres cubes d’eau potable sont gaspillés en France à cause de fuites dans les canalisations collectives. Toutes les cinq secondes, 190 000 litres d’eau sont prélevés dans les rivières ou les nappes phréatiques et traités inutilement, à cause de fuites pourtant évitables. C’est pour lutter contre ce constat « particulièrement choquant en période de sécheresse » qu’ont choisi de se mobiliser ensemble 60 millions de consommateurs et la fondation France Libertés, pour sensibiliser le public et les collectivités.
Ce gaspillage représente une aberration tant écologique qu’économique. Car l’Institut national de la consommation souligne que ces millions de mètres cubes perdus quotidiennement sont également payés par les usagers.
Pour 60 millions de consommateurs, ces fuites « gigantesques » en disent long aussi sur l’état du réseau de canalisations publiques. Concrètement, 30 % d’entre elles auraient plus de cinquante ans, et 75 % plus de quarante ans. « La fatalité a bon dos » pour l’INC, puisque des villes comme Paris, Toulouse ou Rennes affichent des taux de perte ne dépassant pas 5 % quand d’autres, comme Nîmes, grimpent à 40 %. Localement, on constaterait même des pertes dépassant 50, voire 60 % souligne le magazine.
Des sanctions contre les exploitants négligeants
Enjeu économique pour les usagers, les collectivités mais aussi les exploitants, ces fuites commencent à être prises en comptes par des grands acteurs de l’eau comme Veolia et Suez Environnement ou la SAUR, même si le chemin est encore long. L’INC rappelle que seules 5 000 communes, soit moins de 15 %, ont d’ores et déjà renseigné la base de données de l’observatoire des services publics d’eau et d’assainissement, gérée par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) qui s’intéresse au taux de perte en eau potable.
Parmi les 100 plus grandes villes de France, 20 seulement auraient pris la peine de le faire. La réalisation d’un inventaire national avant la fin 2013 a certes été prévue par la loi du 12 juillet 2010 dite « Grenelle 2 ». Mais on attend encore le texte d’application, désormais annoncé pour la fin de l’été s’inquiète l’INC.
Parce qu’aujourd’hui, « gaspiller 20 % de la production n’est plus tolérable ! » 60 Millions de consommateurs et la fondation France Libertés demandent le texte d’application attendu dans les prochains jours prévoit « des sanctions efficaces » à l’encontre de ceux qui n’agiraient pas pour réduire le taux de perte au-delà d’un certain seuil.
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