Au retour d’une mission au Japon, la Criirad a dénoncé hier des « carences graves » dans la gestion de la catastrophe de Fukushima par les autorités japonaises. Le laboratoire indépendant, un nouveau Tchernobyl est en train de se produire dans la péninsule nipponne.
A son retour du Japon, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et membre de la Criirad se veut très critique vis à vis des autorités japonaises. Il évoque en effet des « carences graves » dans la gestion de la crise nucléaire qui a touché le pays après le séisme du 11 mars dernier. « Comment la gestion peut-elle être aussi déplorable, 25 ans après Tchernobyl ? » s’interroge-t-il lors d’une conférence de presse organisée hier.
Des risques de cancer inacceptables
Il déplore la lenteur avec laquelle les pastilles d’iode ont été distribuées à la population touchée par les risques d’exposition, « alors qu’il faut les ingérer trois heures avant l’exposition« . Plus grave encore, on laisserait encore des personnes consommer des aliments contaminés. Il revient également sur le périmètre mis en place par les autorités qui se révèle selon lui trop juste quant aux risques d’exposition réels.
« Bien au-delà de la zone interdite de 20 km autour de la centrale, il y a des doses de radioactivité qui induisent des risques de cancer inacceptable » a expliqué l’ingénieur du laboratoire indépendant français, lors de cette conférence de presse. « On tolère sur place un taux de risque de cancer 20 fois supérieur à celui communément admis » ajoute-t-il.
La Criirad explique ces impairs dans la gestion de la crise par des raisons économiques. « Pour des raisons économiques, on fait au Japon ce qu’on a fait à Tchernobyl, on n’évacue pas » des populations « qui vivent dans des zones très contaminées » car leur indemnisation coûterait trop cher, confie de son côté Roland Desbordes, le président de l’organisation, à l’AFP.
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