Près de 20 000 français meurent encore chaque année dans des accidents la plupart du temps évitables. Chutes, étouffements, noyades, intoxications font cinq fois plus de morts en France que les accidents de la route, selon les chiffres que vient de publier l’Institut national de veille sanitaire dans son bulletin hebdomadaire.
On les appelle pudiquement les drames du quotidien. Malgré des politiques de prévention actives depuis plusieurs années, les accidents de la vie courante (AcVC) tuent toujours plus de français chaque année. En 2008, l’INVS a enregistré 19 703 décès liés à des chutes, suffocations ou noyades en France métropolitaine, soit un taux de 25,1 cas pour 100 000 personnes.
4,5 millions de blessés chaque année
Si parle beaucoup des accidents de la route, les accidents de la vie courante font chaque année de nombreuses victimes dans une relative indifférence. Les chutes d’un escabeau, les étouffements en plein déjeuner, ou les noyades font près de 20 000 morts chaque année dans l’hexagone, et même 4,5 millions de blessés, dont 500 000 hospitalisations, un chiffre considérable.
Avec un taux d’incidence de 32,7 contre 18,9, la France enregistre une surmortalité masculine importante liée à ces AcVC. Sans surprise, les deux tiers des décès par AcVC surviennent chez les 75 ans et plus.
Avec 9 412 décès en 2008, soit 59% des AcVC et 3/4 chez les personnes âgées de 75 ans et plus, les chutes représentent la première cause d’accidents domestiques en France. Plus précisément, les chutes enregistrent un taux d’incidence pour de 11,3 pour 100 000, devant les suffocations (3,8), les noyades (1,5), les intoxications (2) et les accidents par le feu (0,7).
En hausse de 3,4%
Si les décès liés à ces AcVC demeurent encore trop nombreux, ils ont cependant baissé légèrement de 2,8% entre 2000 et 2008, grâce essentiellement à une baisse globale observée surtout chez les moins de 15 ans, de 5,7% par an. Mais sur les trois dernières années, les décès par AcVC ont augmenté de 3,4% de 2007 à 2008, pour atteindre près de 20 000 victimes, en raison essentiellement de l’évolution démographique, la France comptant de plus en plus de personnes âgées, souligné l’INVS.
Avec les réserves méthodologiques soulignées par l’INVS, les chiffres des accidents de la vie courant étant difficiles à recenser de manière précise, l’INVS souligne que ces AcVC représentent « un problème de santé publique majeur » en France, tous les âges étant concernés, les hommes restant plus souvent touchés que les femmes.
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