« La France reste prisonnière d’une vision archaïque de la politique énergétique » affirme Karine Gavand, chargée des questions politiques pour Greenpeace France, qui publie son « Stress test » des candidats à l’élection présidentielle. Sans surprise, seule Eva Joly parvient à trouver grâce aux yeux de l’association militante, farouchement anti-nucléaire, suivie par Martine Aubry et Nicolas Poutou.
Habituée à noter les marques en fonction de politique environnementale, Greenpeace a cette fois choisi de passer les politiques à la moulinette, en fonction de leur engagement en matière de transition énergétique. Au lendemain de la clôture de l’Université d’été du Parti socialiste et à quelques jours de celle de l’UMP, Greenpeace entend peser à sa façon sur la campagne présidentielle.
Le « Stress Test des candidats à la présidentielle » publié hier par Greenpeace entend faire la lumière sur les choix et les engagements de 17 candidats déclarés ou supposés, de gauche, du centre et de droite, sur leur vision de l’avenir énergétique de la France. A partir de 28 questions posées à ces politiques, l’association écologiste les a classé en 3 catégories : rétrogrades, attentistes, ou engagés.
Eva Joly la mieux notée
Pour ou contre la sortie du nucléaire ? Pour ou contre l’interdiction d’exploration du gaz de schiste ? Pour ou contre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Sans surprise, c’est Eva Joly, la candidate d’Europe Ecologie ? Les Verts qui répond « bien » selon Greenpeace à ces questions et est donc classée par l’ONG parmi les « Engagés ».
Chez les socialistes, la plupart des candidats se classent dans le groupe des « Attentistes ». Si Greenpeace regrette que François Hollande, Ségolène Royal, et les autres candidats socialistes se refusent encore à faire un choix clair en faveur d’un autre modèle énergétique, seule Martine Aubry trouve grâce aux yeux de l’association, se classant dans le groupe des « Engagés ».
Au centre, on a préféré ne pas répondre aux questions des écologistes. François Bayrou et Jean-Louis Borloo, pourtant ancien ministre de l’Ecologie, semblent d’ailleurs généralement assez peu à l’aise pour définir leur position en matière énergétique. Ils sont tous les deux classés dans le camp des « Rétrogrades », Greenpeace soulignant le « bien maigre » bilan du Grenelle de l’environnement.
Nicolas Sarkozy « rétrograde »
A droite, l’association écologiste remarque que « les positions ne sont pas toutes alignées sur la ligne présidentielle ». Des voix s’élèvent à droite pour défendre une transition énergétique fondée sur une sortie, « certes trop lente », du nucléaire souligne Greenpeace qui pense notamment à Dominique de Villepin.
« Sortir du nucléaire reviendrait à se couper un bras » affirme Nicolas Sarkozy. « Candidat présumé à sa propre succession », Greenpeace classe « sans surprise » le Président sortant parmi les « Rétrogrades », « à l’image de la France dans le reste de l’Europe avec son obsession nucléaire » souligne l’association.
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