Après 24 mois de travail en concertation avec un groupe associant l’Etat, les collectivités locales, les opérateurs de téléphonie mobile et les associations de protection des consommateurs et de l’environnement, François Brottes a remis mardi un premier rapport d’étape au gouvernement. Le député de l’Isère évoque les premières pistes concrètes pour réduire l’exposition globale du public aux ondes émises par les antennes relais.
Présidant le Comité opérationnel en charge de ce dossier, François Brottes fait un premier état des lieux de l’exposition de l’exposition aux ondes dans 9 quartiers pilotes et formule des recommandations sur la concertation autour des projets d’implantation d’antennes relais. Sans motivation sanitaire, le rapport remis par l’élu socialiste isérois s’inscrit dans les travaux de la table-ronde « Radiofréquences, santé, environnement » organisée en mai 2009.
A ce stade, le rapport évoque une série de mesures concrètes permettant de décliner de manière opérationnelle l’objectif fixé de réduction de l’exposition globale du public aux ondes émises par les antennes relais de téléphonie mobile, tout en évitant une dégradation préjudiciable à la couverture ou à la qualité de service et en préservant des coûts économiquement acceptables. Afin d’améliorer la concertation et l’information locales liées à l’implantation d’antennes-relais, des expérimentations ont lieu à ce jour avec 9 villes pilotes.
Une « boite à outils » pour favoriser l’information du public
Une « boîte à outils » destinée à favoriser l’information du public a été élaborée prenant en compte les différents avis exprimés. Elle comporte des outils optionnels comme des fiches d’information, un cahier d’acteurs où chacun peut faire part de ses positions, ou encore l’accès à un référent expert indépendant que le maire peut choisir de mettre en ?uvre en fonction de la situation locale.
S’agissant de l’exposition de la population aux ondes électromagnétiques émises par les antennes relais, 17 quartiers pilotes représentatifs de la diversité des configurations urbaines sont sélectionnés pour des expérimentations. Les travaux menés à ce jour ont permis de dresser un premier état des lieux de l’exposition aux radiofréquences liée aux antennes-relais de téléphonie mobile dans 9 premiers quartiers : dans les 14e et 15e arrondissements de Paris, à Courbevoie, Grenoble, Grand Champ, Thiers, Kruth, Cannes et Brest.
Le rapport révèle dans ces 17 quartiers des niveaux d’exposition entre 0,1 et 5 V/m alors que les valeurs limites réglementaires sont de 41 V/m ou supérieures , mais avec quelques points géographiquement isolés dits « atypiques », où l’exposition est sensiblement plus élevée que la moyenne, tout en restant inférieure aux valeurs-limites. Pour François Brottes, ces points atypiques doivent justifier un « traitement spécifique ». A ce titre, les simulations de modifications d’ingénierie ou d’emplacement montrent une réduction de l’exposition sans dégradation significative de la couverture souligne le rapport.
Des travaux de simulation de la réduction de l’exposition des riverains ont été réalisés dans trois de ces quartiers. Les simulations avec ces puissances réduites ont montré qu’un abaissement de l’exposition par exemple jusqu’à 0,6 V/m pourrait s’accompagner d’une forte détérioration de la couverture du réseau, notamment à l’intérieur des bâtiments (pertes en moyenne de 82 % de la couverture intérieure à Paris 14e, de 44 % à Grenoble et de 37 % à Grand Champ) et donc de la qualité du service de téléphonie mobile.
Expérimentations menées à l’automne
Néanmoins, les résultats de ces travaux de simulation doivent être confirmés par des expérimentations qui seront menées cet automne, précise le rapport. Ces expérimentations consisteront en une diminution de la puissance de plusieurs antennes de certains sites dans les quartiers pilotes sur une seule et même fréquence (1 800 MHz) et au contrôle de la couverture à l’aide d’appareils sélectifs.
A l’issue de cette première étape, la poursuite des travaux sera assurée par un comité technique, ouvert à toutes les parties prenantes, et piloté par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) avec les départements ministériels concernés. La première réunion de ce comité technique aura lieu mi-octobre.
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