Selon une information de Greenpeace, des biologistes de l’université de l’Iowa auraient révélé la résistance de certains insectes-nuisibles aux plantes OGM pesticides et en particulier au maïs OGM dit maïs Bt. L’ONG dénonce une course à l’échalote qui pousse les firmes comme Monsanto à « empiler » les modifications génétiques.
L’ONG rappelle que la chrysomèle des racines du maïs est un insecte nuisible particulièrement vorace, qui est « depuis longtemps la hantise de tous les producteurs de maïs ». En 2003, Monsanto avait mis au point le premier maïs OGM conçu pour résister aux attaques de cet insecte.
Depuis 2009, les chrysomèles auraient muté et seraient devenues résistantes à la toxine intégrée dans les céréales (Bacillus thuringiensis ou Bt). Greenpeace souligne qu’en 2009, 6 ans après son arrivée sur le marché, 45% des cultures de maïs aux États-Unis utilisaient les semences de Monsanto.
Un empilement dangereux pour Greenpeace
L’association écologiste précise que les chercheurs sont partis de témoignages d’agriculteurs ayant subi des attaques de chrysomèles sur leurs champs de maïs génétiquement modifié. Les analyses ont révélé que le ver des racines du maïs (Diabrotica virgifera virgifera), présent dans le mid-west américain est résistant à la protéine Cry3Bb1 provenant du maïs OGM MON863, du MON88017 et de leurs croisements. Le maïs OGM MON863 avait été autorisé aux États-Unis et au Canada en 2003 et le MON88017 en 2006 rappelle Greenpeace.
Face au « risque commercial » que représentent les apparitions de résistance, « la stratégie des multinationales est d’ « empiler » plusieurs transgènes codant pour plusieurs protéines insecticides dans une plante » dénonce l’ONG. Monsanto commercialise ainsi aux Etats-Unis le maïs SmartStax depuis 2010, un maïs qui contient notamment six protéines insecticides. Ce maïs est actuellement en attente d’autorisation commerciale en Europe, dans le cadre d’un dossier déposé en 2008 par Monsanto, Dow AgroScience et Mycogen.
Pour Aaron Gassmann, chercheur à l’université d’Iowa State, une des causes de la prolifération de ce nuisible est aussi l’insuffisance de refuges, zones de cultures non modifiées génétiquement qui doivent normalement concentrer ces insectes et les empêcher de muter. En effet, seulement la moitié des surfaces plantées respecte cette disposition, pourtant réglementaire, souligne Greenpeace.
Les résistances se multiplient
Cette dernière étude n’est « malheureusement pas la seule » déplore l’ONG. D’autres prouveraient également la résistance des insectes aux OGM : comme le Spodoptera frugiperda résistant au Cry1F produit pas le maïs Bt à Porto Rico, le Busseola fusca résistant à la protéine Cry1Ab dans un maïs Bt en Afrique du sud, et le Helicoverpa zea à la protéine Cry1Ac et Cry2Ab dans le coton OGM dans le sud-est des États-Unis.
Pour Greenpeace, ces instances de résistance est le « sommet de l’iceberg ». « La résistance des insectes aux plantes OGM va forcer les agriculteurs à utiliser des pesticides encore plus toxiques et en plus grande quantité » s’inquiète l’ONG.
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