Un cheval, un chien, un chauffeur routier, aujourd’hui des sangliers. Non contentes de polluer massivement certaines côtes du littoral breton, les algues vertes tuent désormais chaque été. L’Anses vient de reconnaître aujourd’hui l’hypothèse d’une intoxication des animaux sauvages au H2S comme « hautement probable ».
Courant août, des cadavres d’animaux sauvages ont été découverts sur la plage de Morieux et sur les berges de l’estuaire de la rivière du Gouessant dans les Côtes d’Armor. Après plusieurs analyses aux résultats convergents, la mort des 36 sangliers, des 3 ragondins et du blaireau n’est plus mystérieuse.
Contredisant la thèse avancée par la chambre d’agriculture locale qui évoquait de possibles empoisonnements, l’Agence nationale de sécurité sanitaire affirme aujourd’hui que l’hypothèse d’une intoxication de ces animaux sauvages par le sulfure d’hydrogène (H2S) est « la plus probable », « sans pouvoir néanmoins affirmer qu’il s’agit du seul facteur contributif de la mortalité massive ». Révélé il y a deux ans, le danger sanitaire des algues vertes se confirme bel et bien.
Pollution des estuaires et des rivières
Suite à la découverte de cadavres d’animaux sauvages dans l’estuaire du Gouessant, l’Anses avait été saisie par le ministère chargé de l’agriculture pour déterminer les causes de leur mort. L’agence française recommande des travaux complémentaires et souligne que les enjeux sanitaires associés à la décomposition d’algues vertes et à la production d’ H2S dans les vasières devraient également conduire à explorer les émissions gazeuses des fonds d’estuaires et des lits de certaines rivières.
Au-delà d’une pollution visible et nauséabonde, les algues vertes qui s’accumulent depuis plusieurs années sur quelques grèves bretonnes, provoquent par leur putréfaction d’importantes émanations de divers composés gazeux dont le sulfure d’hydrogène (H2S). Éminemment toxiques, ces émanations représentent un problème sanitaire qui a conduit le gouvernement à adopté un plan de lutte quinquennal contre les algues vertes, en février 2010.
L’Agence souligne que les enjeux sanitaires associés à la décomposition d’algues vertes, jusqu’à présent documentés pour les plages et ayant donné lieu à des mesures de gestion, pourraient également, le cas échéant, concerner les vasières, les fonds d’estuaires et les lits de certaines rivières ; cette hypothèse restant à explorer.
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