La cour d’appel de Paris a rendu ce matin son verdict accordant un non-lieu au Pr Pierre Pellerin, seul mis en examen dans le cadre de l’enquête ouverte en 2001 sur l’impact du nuage du Tchernobyl en France. Demandé par le ministère public, ce non-lieu met donc un terme à l’enquête et laisse les victimes amères.
Circulez, il n’y a rien à voir. C’est un fin de non recevoir qu’a finalement délivré ce matin la Cour d’appel de Paris dans l’affaire du nuage de Tchernobyl, ordonnant un non-lieu qui met à terme à l’enquête ouverte en 2001 sur l’impact sanitaire du nuage radioactif dans l’hexagone.
Pour les juges, les expertises scientifiques n’ont permis de mettre en évidence aucune conséquence sanitaire mesurable ni aucun lien avec les maladies de la thyroïde, pourtant très nombreuses depuis le passage du nuage radioactif. Difficile à entendre pour les malades de la Thyroïde qui se sont multipliés depuis une vingtaine d’années.
Tromperie aggravée
Patron du Service central de protection contre les rayons ionisants en 1986, le Pr Pierre Pellerin, aujourd’hui âgé de 88 ans, a donc bénéficié d’un non-lieu dans le cadre de l’enquête ouverte en 2001 sur le passage du nuage de Tchernobyl en France. Seul mis en examen dans cette affaire, il était soupçonné de « tromperie aggravée« , pour avoir dissimulé au public l’ampleur de la radioactivité provoquée par ce nuage.
Après avoir annoncé que le nuage radioactif issu de l’explosion de la centrale nucléaire ukrainienne s’arrêtait aux frontières de la France, il évoquait ensuite dans un de ses communiqués une « élévation relative de la radioactivité (…) très largement inférieure aux limites réglementaires« . On sait aujourd’hui que cela était faux.
La cour d’appel de Paris aura donc suivi les recommandations du parquet qui estimait qu’aucun lien ne pouvait être clairement mis à jour entre le passage du nuage et le développement de maladies de la thyroïde. Une affirmation qui est loin de satisfaire Bernard Fau, l’avocat des parties civiles, en majorité des personnes victimes de pathologies thyroïdiennes, qui envisage alors un pourvoi en cassation.
Epidémie de troubles de la thyroïde reconnue en Corse
Selon lui, un rapport d’expert publié en août dernier reconnaissait l’augmentation après 1986 de troubles de la thyroïde en Corse, région tout particulièrement touchée par la radioactivité du nuage ukrainien. Il déplore alors que l’enquête ne puisse pas être poussée un peu plus loin par la juge en charge du dossier.
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